Depuis plusieurs années, les résidants des immeubles 37, 39 et 41 avenue Souidani Boudjemaâ (ex-Colonne Voirol), connue pour ses constructions datant de l'époque coloniale, vivent dans la crainte de voir leurs immeubles s'effondrer. Des quatre côtés de ces trois immeubles, les fissures sculptent les façades et la mousse a pris la place de la peinture blanche qui donnait vie aux bâtisses. D'après les habitants, les balcons risquent de s'effondrer sur le trottoir et la chaussée, ce qui pourrait provoquer un accident mortel. «Nous n'osons plus nous aventurer sur les balcons, de peur de finir au sol», dit un habitant. Egalement, des racines de figuier ont poussé à l'intérieur de ces fissures, ce qui a eu pour effet de déplacer les cloisons à l'intérieur des appartements. Selon les propriétaires, l'état de délabrement des façades et la peinture ternie ne sont que la partie visible. Le manque d'entretien est palpable et se fait même ressentir sur leur état de santé. A l'intérieur des garages, les eaux usées ont pris place et cette situation ne fait qu'empirer. Une habitante, qui réside au premier étage, a eu la peur de sa vie en retrouvant son appartement inondé par les eaux usées. «Les canalisations ont cédé sous la pression. Mon appartement a fini totalement inondé par de l'eau sale provenant des sanitaires. J'ai dû nettoyer pendant deux mois toute ma maison et essayer de sauver le reste de mes affaires», explique la vieille dame. Le ramassage des ordures ne s'effectuant pas quotidiennement, les habitants de ces trois immeubles ont fait appel au président de l'APC d'El Mouradia dont dépend l'avenue Souidani Boudjemaâ. Notre interlocutrice nous a expliqué qu'elle a remis des lettres au président de l'APC, lui expliquant la situation : «Les lettres étaient claires, elles expliquaient la situation et le calvaire que nous vivons depuis des années. Il n'y a eu aucune réponse, ni intervention sur nos immeubles. Nous nous sommes rendus au siège de l'APC, sur place on nous a affirmé qu'il faut nous organiser en comité et nous débrouiller par nos propres moyens. C'est incompréhensible que les services de l'APC laissent de telles constructions se détériorer», s'indigne notre interlocutrice.