Les habitants de Bab El Kantara, vieux quartier composé de bâtiments datant pour la plupart de l'ère coloniale et se trouvant dans un état de délabrement avancé, attendent depuis plusieurs années que des travaux de réhabilitation les touchent enfin à leur tour « mais en vain ». Pourtant, ce ne sont pas les demandes et démarches engagées aussi bien auprès de l'APC, la wilaya ou l'OPGI qui ont manqué, selon des membres du comité de quartier. « Bien au contraire, diront-ils, nous les avons harcelés et cela durant longtemps, à telle enseigne qu'une opération de rénovation de quelques cages d'escaliers et de ravalement de façades a bien été entamée il y a plus de dix ans maintenant, mais qui n'a malheureusement touché qu'un nombre très limité de bâtiments, notamment à l'avenue Khaznadar, avant de tourner court ». Nos interlocuteurs ajoutent que cela a provoqué la surprise générale des habitants car ce n'était pas du tout ce qui était prévu ni par eux ni par le comité de quartier. Ils ont alors aussitôt contacté l'OPGI qui a expliqué que « les entreprises refusent de plus en plus de faire ce genre de travaux et plusieurs appels d'offres lancés, dans ce cadre, sont demeurés infructueux ». Argument qui est loin de les convaincre. Même s'ils l'admettaient en sa période, ils n'en pensent pas moins qu'il ne peut pas être toujours valable à l'heure actuelle. La preuve, les 400 immeubles qui sont en cours de réhabilitation pour « Constantine capitale de la culture arabe ». En tout cas, poursuivront-ils, les dizaines de bâtiments qui avaient besoin d'un pressent rafistolage en raison de leur état de dégradation avancé se retrouvent encore plus détériorés que jamais plus d'une décennie après. Ainsi, ce sont des dizaines de bâtiments situés dans les différentes rues et ruelles du quartier, selon nos vis-à-vis, dont les résidents réclament leur programmation pour des réfections « urgentes », tellement ils sont dans un état qui laisse à désirer. Et cela surtout au vu des dégradations concernant plusieurs vieux bâtiments de quatre étages et plus des rues de Madoui Boudjemaa, Oulmi Djamil, l'avenue des frères Khaznadar et la place Emir Abdelkader, qui sont dans une situation catastrophique. En effet, les caves y sont inondées dégageant des odeurs nauséabondes. Les cages d'escaliers sont dans un état lamentable, surtout celles faites en bois, et menacent de s'effondrer à tout moment. Les terrasses des immeubles ont besoin d'étanchéité, car les infiltrations d'eau en hiver ne concernent pas uniquement les étages supérieurs, mais peuvent toucher les étages inférieurs et on risque de voir s'effondrer des murs entiers. Il en va de même des vides sanitaires qui gagneraient à être réparés ainsi que les façades dont des pans entiers ont perdu leur peinture qui est complètement lessivée.. etc.