Les locataires du bâtiment n°34 du boulevard colonel Lotfi à Bab El Oued risquent leur vie à cause de l'état du bâtiment qui peut s'effondrer à tout moment. Cette batisse a été construite à l'époque coloniale. L'immeuble, sous les effets conjugués du manque d'entretien et des conditions climatiques, est devenu un endroit délabré. A l'intérieur, tout est cassé ou presque. Les mûrs sont abîmés, les fenêtres sont brisées et les escaliers en bois menaçant ruine. De plus, les piliers sont détachés de leurs places initiales. Les balcons constituent un danger permanent. Souvent, des blocs s'en détachent et tombent dans la cour. Plusieurs personnes ont évité de justesse de les recevoir sur la tête. Le plus dangereux, ce sont les plafonds des maisons du dernier étage qui sont complètement fissurés. Les eaux pluviales parviennent à cet étage, à travers les fissures du plafond : «J'habite dans cet immeuble depuis l'indépendance. Nous souffrons quotidiennement, en hiver comme en été. Dès qu'il commence à pleuvoir, nous ramenons les bidons pour éviter que l'eau ne pénètre à l'intérieur des appartements», témoigne un locataire. Tout le monde en souffre ici. Cette situation a rendu leur quotidien difficile. Ils dorment la peur au ventre. Auparavant, ces habitants étaient des locataires. Mais cela fait plus de dix ans qu'ils sont devenus propriétaires des lieux. «Cela fait 47 ans que j'habite dans cet immeuble. Et cela fait 8 ans que j'ai acheté ce studio. Je prends souvent des risques. Le plafond de mon studio peut s'effondrer d'un moment à un autre», déclare une vieille habitant seule. Les appartements de cette veille batisse sont de type F2, F3. Il existe aussi des studios. Les cuisines ne dépassent pas les 2m⊃2; de superficie. Les toilettes sont trop exiguës. «J'ai réparé le plafond des toilettes à deux reprises mais les infiltrations venant de l'étage supérieur finissent toujours par l'endommager. Maintenant, j'ai placé un parapluie pour faire face à ces infiltrations», confie une mère de quatre enfants. L'immeuble 34 abrite actuellement 21 familles, dont la plupart sont composées de plus de trois enfants. Il abrite également le cabinet d'un médecin généraliste. D'après les propriétaires, plusieurs demandes de réhabilitations des parties communes (cage d'escaliers, façades extérieures, etc.) ont été présentées aux autorités concernées telles que l'APC de Bab El Oued et l'OPGI mais ces demandes sont restées sans réponse à ce jour. D'après les résidents, les autorités sont parfaitement au courant de la situation réelle de l'immeuble. La plupart disent que «les équipes de l'OPGI se sont déplacées à plusieurs reprises, mais rien n'est fait pour le moment», constate-t-on. Ces locataires demandent aux autorités de les aider à réparer les parties touchées par les dégradations à l'extérieur du bâtiment en s'engageant à prendre en charge les travaux nécessaires à l'intérieur de l'immeuble.