Le directeur général de l'Etablissement public de santé de proximité (EPSP) d'Ouacifs, M. Nacereddine Amar Khodja, a été relevé de ses fonctions, avons-nous appris d'une source proche de la direction de la santé de la wilaya de Tizi Ouzou. La décision de limogeage qui a été notifiée jeudi dernier au concerné, intervient suite au bras de fer engagé depuis le mois d'octobre dernier entre le premier responsable de l'EPSP et le personnel affilié au Syndicat national du personnel de la santé publique (SNPSP). Toutefois le personnel administratif de l'EPSP d'Ouacifs qui coiffe les daïras d'Ouacifs, Ouadhias et Béni Yenni, avec 48 structures sanitaires dont 8 polycliniques, n'a pas apprécié ce limogeage, et a vite réagi, dans une déclaration, affichant son soutien au DG en qualifiant «la décision d'arbitraire». Les rédacteurs de cette déclaration qui réclament «le retour immédiat» du directeur ont tenu également à dénoncer ce qu'ils qualifient de «prise d'otage de nos concitoyens par une grève illégale d'un groupuscule visant la stabilité de notre établissement». Le même collectif qui a décidé de procéder à la fermeture de l'administration de l'EPSP afin de «réclamer le retour et le rétablissement immédiat du directeur dans ses fonctions» est allé jusqu'à menacer d'une «démission collective» dans le cas où la DSP de la wilaya ne revient pas sur sa décision. Dans un communiqué rendu public au mois d'octobre dernier, la section syndicale de l'EPSP d'Ouacifs, affiliée au SNPSP, avait dénoncé et condamné «les entraves au libre exercice du droit syndical et de grève du directeur de l'EPSP à l'encontre des membres du bureau local, en violation flagrante de la loi 90-14». Pour le syndicat, «le directeur censé veiller au strict respect de la réglementation en vigueur en matière de gestion de l'établissement, ne rate aucune occasion pour la transgresser, livrant ainsi l'établissement à l'anarchie et à des dysfonctionnements». Les rédacteurs du communiqué reprochent également au directeur de l'établissement ses «traitements de faveur», notamment pour ce qui est des rappels de l'indemnité de contagion «illégalement attribuée à des personnels ne remplissant pas les conditions, lésant les collègues exerçant dans les services des urgences qui remplissent les conditions prévues par la réglementation en vigueur». En réponse à ses détracteurs, le désormais ex-directeur général, M. Nacereddine Amar Khodja, nous a affirmé lors de son passage une semaine plus tard à notre bureau que le libre exercice du droit syndical est «respecté au sein de son établissement» comme le stipule la loi 90-14. Dans sa réplique, M. Amar Khodja est allé jusqu'à douter de la représentativité de ce syndicat, affirmant que les responsables du SNPSP «ont refusé de remettre à l'administration, comme le stipule la loi, la liste nominative des adhérents avec le numéro de leurs cartes pour pouvoir apprécier la réalité de leur représentativité». Concernant l'accusation portée contre lui par le syndicat sur la gestion anarchique et les traitements de faveur au sein de l'EPSP, le directeur a encore une fois affirmé qu'il se «conforme toujours à la loi et la réglementation régissant la gestion des établissements sanitaires».