La dynamique haussière enclenchée par les cours, au lendemain de la crise diplomatique née du conflit entre l'Iran et l'Arabie Saoudite, n'aura finalement duré que peu de temps. Hier à 16h30 GMT, le baril de brent de la mer du Nord, principale référence pour les deux tiers des échanges mondiaux de pétrole, a atteint 34,46 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, son niveau le plus faible depuis le 1er juillet 2004, alors que le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en février valait, à la même heure, 34,36 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Selon les spécialistes, c'est principalement en raison des craintes de voir les stocks de brut augmenter une nouvelle fois aux Etats-Unis que les prix ont fortement chuté. Cependant, contrairement aux attentes, les stocks US sont repartis à la baisse, selon des chiffres publiés hier par le département américain de l'Energie (DoE). Aussi, un dollar plus fort a participé à la faiblesse du marché, en ce sens que les échanges de brut sont libellés en dollars, toute hausse du billet vert pénalise les acheteurs munis d'autres devises et donc pèse sur les cours. Quant à la crise irano-saoudienne, la plupart des analystes jugent peu probable qu'elle menace dans l'immédiat l'approvisionnement en pétrole. Habituellement, les tensions géopolitiques au Moyen-Orient provoquent une hausse des prix, faisant craindre des ruptures d'approvisionnement. Mais pour les analystes de Commerzbank, la crise actuelle entre Riyad et Téhéran pourrait, au contraire, renforcer ou du moins prolonger l'état de surproduction actuel.