La politique d'austérité imposée par la dégringolade des prix du pétrole commence à se faire sentir sur des milliers d'habitants de la wilaya de Boumerdès. Dans la commune de Bordj Menaïel, pas moins de dix projets d'équipements annoncés depuis plusieurs années ont été gelés dans le cadre des mesures visant la rationalisation des dépenses publiques. Contrairement aux assurances des membres du gouvernement, cette politique a touché finalement même les projets relevant des secteurs de l'éducation et de la santé. «On a gelé six groupes scolaires qui devront être réalisés dans les localités de Oued El Besbès, Vachi, El Ghenana, La Capaire et Okba. Ces projets étaient inscrits depuis trois ans, mais ils ont été annulés récemment, et ce, malgré l'achèvement des études de sol et des plans d'architecture», dira M. Kharbouchi, vice-président à l'APC. Selon lui, ces projets sont plus qu'une nécessité pour faire face au problème de la surcharge des classes, ajoutant qu'une dizaine d'écoles primaires sur les 32 que compte la commune fonctionnent selon le système de double vacation. Un problème qui risque de s'accentuer à l'avenir après la réception des nombreux programmes de logements en cours de réalisation, dont 1500 de type AADL et 2452 LPL. «Notre commune a connu un boom démographique sans précédent ces dernières années. La population avoisine les 70 000 âmes. Hélas, cela ne s'est pas accompagné par la réalisation d'infrastructures de base», déplore Walid, un jeune résidant à la cité Tahrir. Le secteur de la santé a vu le gel d'un projet d'une nouvelle maternité et d'une polyclinique. «Il n'y a que le logement qui n'a pas été touché par la politique d'austérité», regrette Walid. Pour lui, l'ajournement de ces projets augure des lendemains difficiles pour la population locale. La semaine passée, de nombreux citoyens de la localité ont organisé une marche au centre-ville pour le lancement des travaux d'aménagement urbain. «Cela fait quatre ans qu'on parle de ce projet auquel l'Etat a réservé 360 millions de dinars, mais on n'a rien vu venir», dénoncent certains manifestants. Outre les projets gelés, la commune compte une vingtaine d'agglomérations qui ne sont pas raccordées au réseau de gaz de ville. Outre ces carences, notre interlocuteur affirme que de nombreux chantiers sont bloqués pour absence de budget, à l'instar du stade de 10 000 places, la salle de soins de la cité La Capaire, la crèche, le marché couvert Batimetal et les projets de gaz de ville lancés au niveau des villages Omar, Boukhil Draâ El Kahoua. Même les projets de logements n'échappent pas à la règle. La localité compte plus 4100 logements qui ont connu un retard dans la réalisation, dont 2452 LPL, 630 LPA, 280 LSP et 800 AADL. Il est à rappeler que les habitants de la localité avaient déjà exprimé leur colère contre cette situation de blocage à maintes reprises, mais aucune décision concrète n'a été prise par les autorités locales pour satisfaire leurs doléances et améliorer leurs conditions de vie.