L'absence de station d'épuration des rejets ménagers dans la commune de Aïn El Hammam, à 45 km au sud-est de Tizi Ouzou, se répercute sur le cadre de vie des citoyens, contraints de subir les désagréments qu'ils ne manquent pas de causer. Les concepteurs du projet de raccordement des villages au réseau d'assainissement, dans les années 1970, n'avaient pas pris en compte les difficultés qui allaient surgir, des années après, avec l'évolution démographique. A l'époque, seule la ville dont la population se limitait à une centaine d'habitants bénéficiait du réseau d'évacuation des eaux usées, dont l'impact sur l'environnement était minime. Les rejets, devenus plus importants ces dernières années, créent des désagréments que la population locale ne cesse de décrier. Nour, dont la propriété reçoit en permanence les eaux usées provenant d'une centaines d'habitations, nous fait part de son désarroi : «Les mauvaises odeurs et les risques de maladies m'empêchent de me rendre dans cette propriété où je ne projette même pas de planter des arbres fruitiers.» Lâchées à quelques centaines de mètres en contrebas des agglomérations, les eaux usées sont à la longue devenues encombrantes pour les habitants comme pour l'environnement. Coulant à travers champs, les eaux usées atterrissent inéluctablement dans les ravins où, mêlées aux eaux de source, se déversent dans les oueds. Il n'est plus rare que des sources naturelles et même des puits soient déclarés pollués par les services concernés.