Des centaines de familles résidant au sein des exploitations agricoles Ghanem, Gouigah et Khaled Kebir de Boudouaou sont menacées d'expulsion pour « occupation illégale des lieux ». Une enquête vient d'être diligentée et menée par la Gendarmerie nationale afin de parvenir à déloger ces « indus occupants ». Soutenus dans leur démarche par l'Union générale des paysans algériens, les concernés se battent pour être « rétablis dans leur droit d'être régularisés ». Le bureau communal de Boudouaou de ladite union s'est mis de la partie et a saisi le wali qu'il a invité à « effectuer une visite dans ces exploitations pour constater de visu que les familles y habitant sont installées depuis longtemps ». En effet, le secrétaire communal de l'union fait remarquer que « plus de 300 familles résident depuis l'époque coloniale dans ces exploitations dans des conditions très difficiles, tout en continuant à travailler ces terres ». Lesquelles familles ont aussi « subi les affres de l'injustice ». « Le recensement général de la population de 1988 a donné quelque 250 familles vivant dans lesdites exploitations, mais les autorités les ont dépossédées d'une partie de ces terres qui ont servi à accueillir des projets de construction », écrit dans une correspondance le secrétaire du bureau communal de ladite organisation. Depuis, ces familles sont confrontées aux menaces et aux promesses répétées de régularisation qui ne sont jusqu'ici pas tenues, selon leur témoignage. Pis, elles viennent, surprises, d'apprendre qu'elles sont poursuivies en justice afin de libérer les lieux. Las d'avoir trop attendu une solution qu'ils ne voient pas arriver, ces citoyens déclarent : « Après avoir attendu l'indépendance, nous sommes contraints à espérer avoir droit à la citoyenneté. »