L'emploi à Tindouf. Où en est le problème ? Quelles sont les mesures préconisées pour combattre le chômage dans cette wilaya isolée et dépourvue presque totalement de soubassement économico-industriel à même d'absorber une main d'oeuvre sans cesse croissante ? Pas aisé de se faire une idée précise sur ce dossier épineux au vu des déclarations officielles tendant à l'optimisme et celles de la société civile allant à l'opposé. En effet, lors du forum sur l'emploi organisé ces derniers jours à la maison des jeunes de Tindouf, les représentants de deux associations pour la défense et l'insertion des chômeurs n'ont pas manqué de remettre en cause les chiffres avancés par certains responsables locaux. « Entre ce que vous dites et la réalité il y a une grande différence. Allez sur le terrain et vous verrez que le phénomène du chômage et la paupérisation prennent de plus en plus d'ampleur », lancera le président de l'association de défense des "cadres" sans emploi, précisant que les demandes de ces diplômés sont jetées aux oubliettes parce qu'il existe « une mafia de l'emploi » à Tindouf. Le président de la deuxième association conviée au forum a tenu à rappeler que le pré-emploi et le filet social ne devaient pas être considérés comme une solution définitive au problème du chômage. « Les jeunes recrutés contractuellement dans ce cadre finissent par se retrouver chômeurs après plusieurs années de surexploitation », dira-t-il. Le chômage en baisse officiellement Le directeur de la planification venait, en effet, d'annoncer que le chômage dans la wilaya a enregistré un net recul passant de 41% en 1999 à 13% en 2006. « Le recrutement dans le secteur public, l'aide de l'Etat aux agriculteurs et l'apport des agences de l'emploi ont grandement contribué à cette baisse », précisera-t-il. Les directeurs de ces agences avaient, de leur côté, avancé des chiffres confirmant, d'une certaine manière, cette déclaration. L'agence de wilaya de l'ANSEJ, installée en 1999 seulement, est parvenue à finaliser 549 dossiers (sur les 715 déposés) pouvant générer 1 421 emplois. Plus de 215 petites entreprises ont été créées dont 151 avec 355 postes sont en exploitation. De son côté, l'ANGEM, installée en septembre 2005, a traité 512 demandes dont 109 pour des activités au foyer. 63 projets ont été subventionnés. Le fond d'assurance chômage a, pour sa part, transmis 174 dossiers aux banques concernées, 54 ont été avalisés et 3 projets ont été déjà lancés. Ces responsables n'ont, cependant, pas manqué de soulever le problème de l'éloignement des banques mères, situées à Béchar, et le retard qui en découle dans le traitement des dossiers. L'absence des représentants des banques a été, d'ailleurs, vivement déplorée par les participants. Le représentant de l'APW, quant à lui, a déclaré que le problème de l'emploi a été abordé par les élus lors de leur première session en 2003 et que ce dossier demeure toujours d'actualité à leur niveau.