La restructuration du DRS et la nomination de son chef comme coordinateur et ministre-conseiller à la Présidence sont diversement appréciées. Si des partis au pouvoir, à l'instar du FLN, estiment que ces changements relèvent des «missions normales» du président de la République, ceux de l'opposition parlent de réformes en trompe-l'œil. Le député et porte-parole du FLN Hocine Khaldoun a estimé que la restructuration relève des «prérogatives» du président. «Cette décision est du ressort du président Abdelaziz Bouteflika. Il est le ministre de la Défense et le chef des forces armées. Nous n'avons pas de commentaire à faire sur des décisions que le Président juge nécessaires», s'est contenté d'affirmer le cadre d'un parti dont le secrétaire général, Amar Saadani, mène depuis plusieurs mois une fronde contre l'ancien chef du DRS, Toufik, dont il avait réclamé la démission. Le RCD rappelle ses positions et estime que les changements ne devraient rien apporter au fonctionnement des Services. «La position du RCD est connue : les pratiques du DRS doivent disparaître, tout comme sa police politique. Ce qui est attendu, c' est la fin des pratiques occultes, injustes et contraires à toute démocratie. Qu'il s'appelle DRS ou DAS, je doute fort qu'avec les mêmes hommes — qui ont assombri le destin de toute une nation et se sont arrogé autoritairement un pouvoir de police politique pendant des années pour noyauter et chercher à détruire tous les espaces d'expression et d'actions politique, syndicale et associative — il faudrait se contenter des annonces», indique Atmane Mazouz, chargé de la communication du RCD. Le parti affirme attendre «des preuves par des actes qui mettront fin à la fraude, aux fausses représentations, aux Présidents désignés, à la prédation, la corruption et aux injustices dont la police politique est largement complice». «Remplacer une personne par une autre et reconduire les mêmes pratiques qui serviront aux règlements de comptes entre clans ne produira que le pire. Au RCD, nous considérons que seule la prééminence d'une justice indépendante peut combattre l'abus et l'injustice des forces occultes», signale Mazouz. Bouabdellah Benadjaimia, chargé de l'information et de la communication du MSP, doute de la volonté des autorités d'aller vers un «Etat civil» où les Services s'occuperont uniquement des missions définies par la Constitution. «Nous sommes, par principe, contre toute atteinte aux institutions de l'Etat et de la République. Ce qui se trame à l'intérieur du DRS relève d'une lutte de clans. Les changements de dénomination, de personnes ou même des prérogatives ne nous intéresse pas», signale Benadjaimia. Selon la formation de Makri, l'«Etat civil» qu'il appelle de ses vœux doit se concrétiser par «la mise en place de Services qui ne s'impliquent pas dans les affaires des partis, cessent les arrestations arbitraires». «Nous avons toujours exigé que les institutions sécuritaires s'en tiennent à leur rôle constitutionnel. Les Services doivent protéger le pays, lutter contre la corruption. Mais le pouvoir n'a pas la volonté d'aller vers cette situation. Preuve en est l'adoption de la loi de finances et de l'avant-projet de Constitution», poursuit-il. Le FFS, contacté, préfère «se prononcer après».