Pour le Secrétaire national chargé à la communication du RCD, Atmane Mazouz, c'est plus le timing de la publication de la lettre du général Mohamed Mediene (dit Toufik) qu'il faut décrypter que son contenu. Ajoutant que « Toufik n'a pas à être consterné, seulement, par le sort d'une personne mais par celui de toute une Nation qu'il a privée de liberté, de justice et de démocratie ». Dans un communiqué, rendu public, hier, M. Mazouz, qui qualifie d'« intrusion médiatique forcée », la lettre du général Toufik, soutient que c'est une preuve supplémentaire « sur la guerre des clans qui fait rage et qu'on se livre au sommet de l'Etat ». Mais pour le RCD, c'est « le choix du moment de sa sortie (qui) est plus important à décrypter que le contenu de sa déclaration ». « Voilà bien une première après l'éjection de l'homme qui fait et défait tout dans un pays dont on a abusé, en toute impunité, en le livrant à l'injustice, la prédation, la corruption et la fraude. Le RCD n'a pas attendu des injustices de plus pour s'indigner d'une justice soumise et aux ordres et être aux côtés de ceux qui les subissent », lit-on dans le communiqué. S'adressant, sans le nommer, à l'ancien patron du DRS, le RCD écrit : « On ne découvre pas l'injustice après avoir longtemps laissé faire ». Il considère, aussi, que « la missive obligée du général Toufik met à nu tout un système qu'il a longtemps incarné ». « S'il découvre, enfin, qu'une injustice est commise alors que l'arbitraire a prospéré sous son règne, sous ses ordres, ses protégés et ses présidents désignés, on ne peut que considérer qu'enfin la vérité finit, toujours, par triompher. Je ne peux juger de la culpabilité ou du jugement rendu dans l'affaire du personnage qu'il défend, mais sa déclaration a le mérite d'éclairer, un peu plus, sur le drame algérien et les responsables de la faillite de tout un pays », affirme Atmane Mazouz. « Dans sa déclaration, Toufik, dépouillé de son pouvoir, a dû mesurer toute l'étendue de la tyrannie abusive et arbitraire de sa police politique et de ses décisions complices qui ont ruiné le destin de toute une nation », dit-il encore. M. Mazouz rappelle que « s'il s'agit de condamner des injustices, de dénoncer l'instrumentalisation de la justice, de s'opposer à l'intrusion du commandement militaire, dans la sphère politique ou de la tribalisation d'un pouvoir, le RCD a longtemps fait savoir ses positions et payé cher son engagement. Toufik n'a pas à être consterné seulement par le sort d'une personne mais par celui de toute une Nation qu'il a privée de liberté, de justice et de démocratie ».