La réunion de dimanche dernier aurait pu s'intituler : « Comment éradiquer les décharges sauvages ? ». Elles se comptent par centaines, sinon par milliers, à travers les 67 communes de la wilaya. Elles se trouvent au bord des routes, à la lisière des forêts, sur le lit des oueds, dans le parc national du Djurdjura, près des écoles… La wilaya de Tizi Ouzou a touché le fond en matière de dégradation de l'environnement. Présidents d'APC et chefs de daïra étaient invités dimanche à assister à la réunion de l'exécutif de wilaya pour exposer la situation dans leurs localités et prendre note des « schémas directeurs pour la gestion des déchets ». C'est la première mission des responsables des collectivités locales et, pourtant, ramasser les ordures est devenue une mission impossible. Des directives avaient été données l'année dernière pour effectuer le nettoiement, du chef-lieu notamment, à des heures réglementées. Cela n'a rien changé, puisque les tas d'ordures restent exposés du matin au soir dans tous les quartiers et il n'est pas rare de croiser un tracteur de ramassage, coincé dans la circulation en milieu de journée. Les P/APC n'ont que leurs yeux pour pleurer. Personne n'a les moyens humains ou matériels pour collecter et éliminer les déchets ménagers. Le P/APC de Ouaguenoun a dénombré 22 décharges sauvages dans sa commune et un seul bassin de décantation pour 35 rejets d'eaux usées, dont six près des habitations. Un autre P/APC sera encore plus pathétique en disant qu'il descend souvent de son véhicule pour nettoyer la chaussée des débris de bouteilles jetées par les consommateurs de bière. Une entreprise spécialisée dans le recyclage du verre est vivement souhaitée dans ce secteur, pense l'exécutif de wilaya. Mais c'est la collecte qui demeure problématique, avant d'intéresser des entreprises spécialisées dans le tri et le recyclage. La balle retombe entre les mains des élus locaux qui doivent dégager des sites pour des décharges contrôlées et assurer un ramassage régulier à travers les quartiers et les villages. Des présidents d'APC ont soulevé la question de l'incivisme chez les citoyens qui, par certaines habitudes, compliquent la tâche aux autorités locales. Le wali mettra un bémol face à la charge des élus locaux, soulignant que ce sont les défaillances dans la gestion de la cité qui ont amené certains comportements chez des citoyens. L'on a conçu des espaces de vie sans penser à la prise en charge des rejets qui en découlent naturellement, a souligné le wali. S'agissant du problème des oppositions qui entravent la réalisation des décharges intercommunales et des centres spécialisés de traitement des déchets ménagers (centres d'enfouissement technique), il est préconisé de dénouer les litiges à l'amiable ou de recourir à l'expropriation. Trois décharges contrôlées intercommunales sont à l'étude, avec un financement sur budget sectoriel (PSD). Six autres seront inscrites sur le programme de développement communal (PCD). Pour protéger la cuvette du barrage de Taksebt des rejets d'eaux usées provenant des 19 communes limitrophes, une étude a ressorti la nécessité de réaliser neuf stations d'épuration et 252 bassins de décantation.