Certains observateurs et partis politiques contestent le terme opposition parlementaire : «L'opposition en Algérie ne se limite pas aux partis politiques ou aux formations politiques siégeant à l'APN.» L'opposition a, dans son ensemble, critiqué le contenu de la nouvelle Constitution. Certains partis ont boycotté la séance de vote, d'autres, à l'image du Parti des travailleurs, se sont abstenus, car jugeant que la nouvelle Loi fondamentale, même si elle apporte des améliorations, renferme également des lacunes et des contradictions. Mais d'aucuns estiment que la nouvelle Constitution a apporté quelques changements. Elle renforce le rôle de l'opposition par la confortation de sa place et ses droits. Cet élément nouveau devrait normalement réjouir et réconforter l'opposition, mais ce n'est pas le cas. L'opposition demeure réticente. Elle est prudente. Elle veut du palpable, elle attend pour voir les mécanismes d'application des textes réglementaires pour juger de la bonne foi des rédacteurs de ce chapitre. D'après certains hommes de loi, l'attitude de l'opposition est justifiée. Il est prématuré, selon eux, de se prononcer sur ce chapitre. C'est la réalité du terrain qui déterminera si réellement l'opposition n'a pas les mains ligotées et qu'elle a un rôle prépondérant dans la société. Il faut attendre les textes d'application pour juger sur pièce. Les partis de l'opposition ne seront-ils plus confrontés aux problèmes d'autorisation et à l'absence de salle pour l'organisation de conférences-débats ou meetings ? Auront-ils le droit de donner leurs avis sur les questions sensibles sans risque d'être «lynchés» par les partis au pouvoir ? En tout cas, l'article 92 de la nouvelle Constitution stipule qu'il sera reconnu aux partis politiques sans discrimination des droits, notamment à l'expression et aux réunions, un temps d'antenne dans les médias publics, proportionnels à leur représentativité au niveau national, et un financement public à concurrence de leur représentation au Parlement. En outre, la révision constitutionnelle confortera la place de l'opposition parlementaire. Dans l'article 99 bis de la nouvelle loi, il est indiqué que l'opposition parlementaire jouit de droits lui permettant «une participation effective» aux travaux parlementaires et à la vie politique, notamment la participation aux travaux législatifs et au contrôle de l'action gouvernementale et la saisine du Conseil constitutionnel, au sujet des lois votées par le Parlement. «Chaque Chambre du Parlement consacre une séance mensuelle pour débattre d'un ordre du jour présenté par un ou des groupes parlementaires de l'opposition», lit-on encore dans le même article. A ce sujet, certains observateurs et partis politiques ont contesté le terme «opposition parlementaire». «L'opposition en Algérie ne se limite pas aux partis ou aux formations politiques siégeant à l'Assemblée. L'opposition en Algérie existe dans tous les secteurs d'activité et à tous les niveaux, notamment à l'échelle syndicale, associative…», explique-t-on.