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Sidi Aïch via Freud ?
Mémoire
Publié dans El Watan le 13 - 02 - 2016

Dans la production éditoriale nationale, les témoignages et mémoires sont devenus, ces dernières années, un genre pour le moins prolifique, sans doute plus fourni que celui de la littérature dans ses différents volets.
On sent comme une urgence dans ce déploiement de récits, celle d'une génération de quinquagénaires et plus, taraudée par l'envie de transmettre. Une envie qui existe partout dans le monde, mais prend en Algérie une dimension plus forte, ceux qui écrivent dans cette veine relevant souvent que l'Etat, et notamment l'Ecole et les grands médias n'ont pas pris en charge cette mission. Aussi, souvent ces écrits, outre la nostalgie qui les parcourt, ressemblent à des bouteilles jetées à la mer, étendue liquide qui serait dans ce cas les jeunes générations pour lesquelles ils craignent l'oubli, la perte d'identité et le désespoir.
Kamel Benyaâ, médecin allergologue, s'inscrit bien dans cette tendance éditoriale où l'on compte d'ailleurs nombre de ses confrères, à l'instar du Pr Messaoud Djennas qui avait livré, en 2014, Si Belcourt m'était conté (Casbah éditions). Pour le docteur Benyaâ, l'aventure rédactionnelle commence dans le cimetière d'Alger où ses parents ont été inhumés et auxquels il dédie son livre aux côtés des 35 suppliciés de Sidi Aïch, victimes de la furie coloniale. Dans un prologue quasi philosophique, l'auteur parle de l'amour filial, des rapports entre la vie et la mort, de la transmission…
Mais c'est surtout le choc des retours sur les lieux de sa naissance et de sa jeunesse qui semble déclencher son besoin d'écrire. «La visite du village est invariablement douloureuse. Je ne reconnais ni les gens ni les rues. Cette sensation d'être étranger chez soi. Ce reniement mutuel entre l'enfant du pays, nostalgique d'un passé révolu et son village qui a perdu son âme», écrit-il.
Son livre serait ainsi une entreprise de réappropriation d'un passé perdu, une sorte d'auto-psychanalyse à rebours. Serait-ce Sidi Aïch via Freud ? Cependant, on est loin d'un déballage existentiel, voire nombriliste. L'auteur, par pudeur ou désir de servir (ou les deux), ne se sert de ses souvenirs que comme marqueurs d'un récit structuré. Il est bien présent, mais sur le côté de la scène, préférant nous montrer que se montrer.
Le livre s'articule en cinq parties : Ma terre natale, La vie dans la cité (1952-1956), C'était la guerre, Réconciliation tardive (1969-1962), Pèlerinage (2010) où la part autobiographique est variable et la découverte des lieux et des faits constante. On apprend beaucoup dans cette histoire à échelle d'homme avec des passages prenants liés notamment à la guerre d'indépendance ou des épisodes particuliers, comme l'énorme crue de la Soummam en décembre 1957 qui emporta une partie du village.
Dans le cahier photo en fin d'ouvrage, figure d'ailleurs la photographie spectaculaire d'un âne noyé suspendu aux plus hautes branches d'un arbre.
Sans prétention historique ou sociologique, le Dr Kamel Benyaâ, avec une écriture dépouillée et élégante, réussit à nous prouver que tout lieu de l'Algérie porte en lui, tel un ADN, toute l'Algérie. 
* Kamel Benyaâ, Mes souvenirs au passé composé ; Sidi Aïch, 1952-1962. Lazhari Labter Editions et Editions Pixal
communication. 2015. 202 p.


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