Le marché de la lunetterie et de l'optique se porte bien. En dépit de la stagnation économique et de la dévaluation vertigineuse du dinar, il affiche une belle embellie financière, selon les professionnels. Importateurs et fournisseurs se frottent les mains en référence aux déclarations de certains d'entre eux, à la faveur du Salon national de la lunetterie de Constantine, tenu du 18 au 20 février à l'hôtel Marriott. A la question de savoir si le secteur a essuyé les affres de la crise, à l'image de plusieurs secteurs d'activité et d'importation, à l'unanimité d'aucuns des exposants ont répondu par la négative. C'était presque une question inappropriée tant nos interlocuteurs affichent une confiance dans les perspectives du secteur. «Il existe toujours une demande», nous expliquera le responsable de la société Sinal, qui dispose de filiales à Constantine, Annaba, et Alger. Spécialisée dans les produits asiatiques, dont les lentilles freshcon, cette entreprise basée à Oran vise l'expansion vers d'autres grandes villes. «Le marché de la lunetterie et des produits d'optique nous est favorable, mais la concurrence déloyale demeure un point noir dans l'activité». Notre interlocuteur désigne ces vendeurs de lunettes et montures qui sévissent dans les marchés occasionnels ou sédentaires. Une activité informelle qui écoule des produits d'optique à des prix abordables et dont l'origine n'est aucunement traçable. Le marché est donc à l'abri des fluctuations financières ou économiques. Il pèse des milliards, nous a-t-on confié, tout en restant discret, chacun sur le chiffre d'affaires de son entreprise. Comme tout marché du consommable, la demande sur les produits d'optique ne pourra jamais tarir. En 2005, les statistiques faisaient état de dix millions d'utilisateurs de verres correcteurs en Algérie. La demande va en grandissant et une décennie après la prévalence aura doublé facilement. Ainsi, les bilans des uns et des autres n'ont pas été entamés. «Nous n'avons pas à nous plaindre», dira Mme Benachenhou. Venue d'Oran qu'elle qualifie de «capitale de l'optique», elle représente une marque italienne de lunetterie de luxe, Dario Martini, dont le prix de la paire est de 25 000 DA minimum. Et de préciser : «Notre exercice 2015 était correct, nous avons une clientèle pour le haut de gamme et nous prospectons pour un marché à l'Est, notre stratégie se fait sur le long terme». Le représentant de la société Colobdistribution de Tlemcen, M. Korso, abondera dans le même sens : «Le bilan de l'année 2015 est assez bon», confirmant ainsi la bonne santé financière de ce créneau. Le salon s'adresse davantage aux professionnels. Une douzaine d'importateurs, de fournisseurs et de représentants de grandes marques étaient présents pour faire connaître leurs produits, présenter les nouveautés dans le domaine, et avant tout prospecter d'autres opportunités commerciales dans la région Est. L'éventail des produits exposés est très large. Il va des lunettes sobres à celles sophistiquées, en passant par les lentilles de contact correctrices ou esthétiques. Ce sont tous des produits «importés d'Asie ou d'Europe», nous a-t-on confirmé. Aucune monture ni aucun verre ne sont fabriqués localement. L'unique produit exposé, de fabrication locale à 100%, est celui des nettoyants. MelyClean, une entreprise domiciliée à Alger, produit des solutions nettoyantes pour les verres depuis cinq ans et les distribue exclusivement aux opticiens. «C'est un produit nettoyant, désinfectant et antitraces», selon son représentant Nassim Loulou. Et de préciser que «ses produits sont sans ammoniac». L'événement est organisé par RH International Communication qui compte à son actif plusieurs salons de lunetterie et d'optique.