Suite au dernier séisme du 1er août 2014, qui avait ébranlé la commune de Bologhine, des centaines de familles, dont les habitations ont été endommagées ont bénéficié de relogement dans des sites situés à Oued Chebel et Ouled Mendil. Plus de 1000 familles issues des communes les plus touchées par ce sinistre, en l'occurrence Raïs Hamidou, Bologhine, Bab El Oued, La Casbah, Alger-Centre et Sidi M'hamed, ont été, depuis, recasées. Mais on vient d'apprendre que les «heureux bénéficiaires» ne sont pas nécessairement les plus méritants. Après moult chahuts et chauds griefs brandis par des administrés, une enquête fut diligentée par les services de la wilaya d'Alger pour débusquer ceux qui ont usé de manœuvres fourbes, dans le dessein de s'adjuger le sésame offert dans le cadre du «programme de recasement d'urgence» par l'Etat providence. Il y a une dizaine de jours, à Ouled Mendil, une opération musclée a eu lieu sur le site d'une cité pour «déloger» les fraudeurs. Au moins une quarantaine d'indélicats «acquéreurs» – le chiffre a tendance à grossir – ont réussi à glisser leurs noms dans la liste «maquillée» par nos édiles, notamment les cinq communes relevant de la circonscription de Bab El Oued. Pour éviter quelque esclandre, des chafouins ont préféré faire le dos rond en remettant les clés de leurs appartements dont certains ont été «retapés». La vox populi dans la commune de Bologhine susurre par-ci, par-là que, outre des bénéficiaires extra-muros des communes touchées, des cadres au niveau de certaines institutions ont usé d'accointances avec les «élus du peuple» qui les ont grassement servis, au moment où d'autres nécessiteux se sont vu écartés de la liste de relogement. On chuchote aussi que certains «mountakhibine el baladia» ont saisi l'opportunité pour faire florès de l'habitat flambant neuf. Ces derniers n'ont pas hésité à tirer profit de cette aubaine, se «sucrant» honteusement aux dépens des véritables familles en détresse. Et voilà ce mal quasi indécrottable qui ronge la gouvernance de nos communes, dont les édiles véreux n'en ont cure. Et dire que lorsque ces derniers battent le pavé pour dévoiler leur programme lors d'une campagne électorale, ils sont unanimes à déblatérer ces antiennes dont ils ne croient pas comme «rien ne les motive sinon le bien-être de la commune» ; qu'«ils ne sont pas comme les équipes qui les ont précédées» et que leur «seul souci est de servir avec portes grandes ouvertes les administrés et non se servir». Mais, fichtre ! Une fois les rênes de la «baladia» entre leurs mains, l'administré a toute la latitude de s'accrocher des gamelles.