Pour sa première visite au Maghreb, le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies, Ban Ki-moon, ne va pas se rendre au Maroc, l'une des parties du conflit au Sahara occidental. Les autorités marocaines n'ont donné aucune justification à un refus qui risque de compromettre la solution à un conflit qui dure depuis 40 ans. Selon des sources diplomatiques, l'idée de signifier au secrétaire général de l'ONU de ne pas se rendre au Maroc ne vient pas que de Rabat. Selon ces mêmes sources, la France a pesé de son poids pour dissuader Ban Ki-moon de visiter le Maroc et les territoires sahraouis occupés. Le roi du Maroc, Mohammed VI, aurait convaincu le président français, François Hollande, de signifier au représentant onusien le refus de la France de le voir visiter Rabat et El Ayoun, comme cela était prévu. Pour «convaincre» François Hollande, Mohammed VI s'est déplacé en personne à l'Elysée le 27 février dernier. Selon le site Huffington Post Maghreb, qui cite la MAP «Agence marocaine d'information», le souverain marocain a longuement discuté avec le chef de l'Etat français en tête-à-tête avant d'offrir, le soir-même, un dîner à son hôte. Lors de ce repas, François Hollande était accompagné de deux ministres franco-marocaines de son gouvernement, à savoir Najet Vallaud-Belkacem (Education), et Audrey Azoulay, la ministre de la Culture et fille du conseiller du roi, André Azoulay. D'autres «amis» du Maroc, à l'image du directeur de l'Institut du monde arabe, Jacques Lang, étaient également à la table de Mohammed VI. Signe d'une pression marocaine qui ne faiblit pas, le roi du Maroc avait rendu visite, le 17 février, à François Hollande. Officiellement, les deux hommes et leurs collaborateurs ont parlé de la Libye et de la Cop21. Mais comme à chaque rencontre entre les deux dirigeants, la question du Sahara occidental n'est jamais loin. La France, qui dit pourtant appuyer une solution onusienne au conflit du Sahara occidental, s'est toujours rangée derrière l'offre marocaine d'une large autonomie de ce territoire occupé en 1975 par les forces marocaines.