«L'année 2016 verra le financement de 60 000 nouveaux projets pour lesquels les crédits ont déjà été libérés», a annoncé Mourad Zemali, directeur général de l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (Ansej). Le taux de recouvrement de l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (Ansej), qui est de l'ordre de 65%, permet de financer un nombre de projets en constante augmentation. «Pour l'année 2014, ce sont plus de 2000 entreprises qui ont été financées par le produit du recouvrement, tandis qu'en 2015, plus de 4000 projets l'ont été par ce biais. Pour l'année en cours, nous prévoyons d'augmenter cette part jusqu'à atteindre l'autofinancement», a ainsi affirmé Mourad Zemali, directeur général de l'Ansej, hier, dans l'émission «L'invité de la rédaction», sur les ondes de la Chaîne 3. Le directeur réfute, de ce fait, les accusations itératives portées à l'égard de ce dispositif. «Il est dit que les jeunes prennent de l'argent et ne remboursent pas. Ce qui est faux», dément-il. «En janvier 2016, les échéances qui tombent à terme sont de l'ordre de 100 millions de dinars. Nous avons perçu 400 millions de dinars, ce qui équivaut à une augmentation de 400%. Ce taux de recouvrement était en 2014 et en 2015 respectivement de 252% et 324%», énumère M. Zemali. Pour ce qui est des contentieux liés à un défaut de remboursement, le directeur de l'Ansej évoque un chiffre de 6711 affaires, dont 2000 ont été réglées à l'amiable, sans passer par la justice. Et si le nombre d'entreprises créées par le biais de ce dispositif a connu une baisse, cela s'explique par «l'orientation des dispositifs vers des activités créatrices de richesse». «Nous privilégions la qualité au détriment de la quantité. Nous donnons la priorité aux diplômés et aux personnes ayant des qualifications», souligne-t-il. Toutefois, au vu de la nécessité d'une diversification de l'économie et la création d'entreprises qui permettraient de résorber le chômage, particulièrement élevé chez les plus jeunes, puisqu'il est de 30%, rien ne sera modifié à ce dispositif. «Les dotations budgétaires sont maintenues et le rôle de l'Ansej est consolidé. D'ailleurs, l'année 2016 verra le financement de 60 000 nouveaux projets pour lesquels les crédits ont déjà été libérés», annonce M. Zemali. Cependant, les projets auxquels un accord a été accordé sont cantonnés à des secteurs «à encourager», tels que «l'agriculture, l'industrie, qui réunissent à eux deux 76% des projets, l'artisanat, tout ce qui est start-up et TIC ainsi que le BTPH». Le directeur de l'Ansej a aussi donné quelques indicateurs quant à ce dispositif. «L'Ansej enregistre une moyenne de 91 projets de création d'entreprises par jour. Quelque 93% des bénéficiaires sont âgés de moins de 35 ans et sont à hauteur de 56% les produits de la formation professionnelle. Parmi les candidats à l'entrepreneuriat, les femmes constituent seulement 11% des effectifs», liste-t-il. Pourquoi une telle désaffection de l'entrepreneuriat féminin ? «Elles cherchent des garanties, elles ont peur de prendre des risques. Pourtant, 46% des actifs dans le secteur libéral sont des femmes. Raison pour laquelle nous allons mettre en place un couloir vert en leur faveur pour les encourager», avance-t-il.