Des sources indiquent que les autorités allemandes auraient remis une liste nominative des Algériens en situation irrégulière. Les ressortissants algériens se trouvant en situation irrégulière en Allemagne devraient s'inquiéter pour leur sort depuis qu'Alger et Berlin sont parvenues à un accord d'extradition. Les ministres de l'Intérieur des deux pays, Noureddine Bedoui et son homologue allemand Thomas de Maizière, ont annoncé, lundi à Alger, que les détails techniques des opérations de rapatriement devront être «discutés» par les services de police des deux pays. Pour l'heure, aucune des parties n'a dévoilé le nombre de personnes concernées par cette mesure. Des sources indiquent que les autorités allemandes auraient remis une liste nominative des Algériens en situation irrégulière. Selon le quotidien allemand Bild, les services de police allemands auraient recensé 2600 Algériens identifiés grâce aux empreintes digitales, 2400 Marocains et 1400 Tunisiens. Selon d'autres témoignages, nombre d'Algériens se seraient débarrassés de leurs passeports et se faisant passer pour des réfugiés syriens afin d'éviter l'expulsion. Certains seraient impliqués dans le viol des femmes commis à Cologne la nuit de la Saint-Sylvestre. Depuis ce triste événement, les autorités allemandes ont accéléré les démarches auprès des trois pays maghrébins, Algérie, Tunisie et Maroc, pour reconduire aux frontières leurs ressortissants arrivés en Allemagne clandestinement depuis une année. «Il y a près de deux mois, la police est venue me chercher à mon domicile, m'a conduit au commissariat où on m'a signifié que ma demande d'asile a été rejetée et que je dois quitter le territoire allemand. Mais j'ai été relâché au bout d'un moment», témoigne un jeune Algérien en situation irrégulière. La tournée magrébine du ministre allemand de l'Intérieur avait pour objet essentiellement d'obtenir un accord pour leur extradition. Par ailleurs, l'accord signé entre Alger et Berlin pourrait bien poser de sérieux soucis aux autorités algériennes, qui devront faire face à ce mouvement de retour de jeunes qui ont fui le pays à la recherche d'une «vie meilleure». Il est évident que le gouvernement algérien, qui a accepté ce «marché», tentera d'en tirer profit politiquement dès lors que l'Algérie est présentée par la chancelière allemande Angela Merkel comme un pays «sûr», dont les ressortissants ne sont pas candidats au statut d'«exilé politique». Cependant, il aura à gérer les conséquences sociales de ce retour forcé, particulièrement en ces temps de crise économique. L'affaire pourrait prendre de l'ampleur si d'autres pays européens seraient tentés d'exiger un accord similaire de l'Algérie, qui risque de se retrouver avec des milliers de jeunes qui viendront grossir les rangs des chômeurs.