L'édition 2006 du Ramadhan ne déroge en rien aux éditions précédentes. A Sétif, l'arrivée du Ramadhan a vu revenir les accessoires nécessaires : la reconversion des commerces, la réapparition de loubards gardiens de parking à tous le coins de rues, les casseurs de voitures, les accrochages entre gens civilisés et surtout les pickpockets. Tout le monde devient commerçant durant le sacré mois, on vend de tout et personne, surtout pas ceux qui en sont chargés, ne viendra déranger les commerçants du dimanche. Bourek fait maison, olives, confiseries, pâtisserie orientale, vaisselle et ustensiles de cuisines et réveille-matin s'écouleront facilement durant cette période. Les gargotes se mettent à la zalabia, les épiceries à la pâtisserie… Les souks s'agrandissent, de nouveaux étals s'installent et les autorités ferment les yeux, il ne faut surtout pas empêcher ces gens de travailler durant ce mois de rahma. Ils ne causent aucune gêne à part celle de la circulation. A proximité des divers marchés de la ville, des bandes armées de gourdins s'organisent et s'arrogent le droit de racketter les automobilistes. Les casseurs de voitures sont nombreux aussi, ils chassent en meute comme les loups, ils essaient de s'accrocher avec les automobilistes, là où la circulation est dense pour pouvoir piquer un portable, un autoradio, un sac... tout ce qu'ils peuvent trouver à portée de main. Là où il y a foule ou attroupement, on est sûr de trouver des pickpockets, eux aussi travaillent en meute, ils n'ont pas froid aux yeux, quand ils prennent en chasse leur proie, ils sont sûrs de ne pas revenir bredouille. Ils passent au scanner les victimes possibles, choisissent une qui semble intéressante, l'entourent, l'isolent et la délestent de façon douce ou violente. Ça dépend de sa résistance. Ce sont toujours les mêmes bandes qui activent impunément, connues et composées de récidivistes pour la plupart. Ajouter à cela les rixes à tous les coins de rues, entre automobilistes, piétons, clients dans une même chaîne, agents et administrés… Tout ce beau monde fait carême et pour ça se croit tout permis.