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L'actualisation des enseignements et la recherche pour contribuer au renouveau agricole Pr Bendeddouche Badis. Directeur de l'Ecole nationale supérieure vétérinaire d'Alger
Certains reprochent la désuétude des programmes de l'enseignement de la médecine vétérinaire à l'ère des épidémies et des zoonoses émergentes… mais aussi face aux enjeux du renouveau agricole crucial en ces temps de crise économique… Sachez que la refonte des programmes a déjà été entamée par une mise à niveau progressive, associant même les acteurs de l'environnement socioéconomique. Nos laboratoires de recherche, que je vous invite à revenir visiter, sont activement déployés sur des thématiques liées à la santé et la production animale, l'hygiène et la qualité et, tout récemment, pour intervenir sur la génétique afin d'améliorer les races locales. En effet, il y a quelques années, les programmes étaient effectivement assez désuets et il était nécessaire de les actualiser : d'une part, pour contrer les menaces de nouvelles maladies contagieuses et autres épidémies modernes et cela constitue un grand engagement pédagogique et scientifique ; d'autre part pour une mise à jour relative aux nouveaux débouchés des diplômes, nécessaire pour suivre l'évolution des nouveaux métiers du vétérinaire qui, tout en gardant ses prérogatives traditionnelles, peut désormais s'investir dans plusieurs domaines. On peut citer les secteurs de l'aquaculture, de l'apiculture qui prennent de plus en plus de maîtrise et d'ampleur, mais aussi les nouveaux statuts de conseil et d'expertise. Les vétérinaires interviennent désormais dans plusieurs champs de recherche et d'activités industrielle, pharmaceutique ou liées à la cruciale question de la sécurité alimentaire, mais aussi à celle de la santé publique. A l'ère de la libéralisation des échanges et des barrières sanitaires et en raison des progrès considérables dans les domaines de la médecine et de la technologie agroalimentaire, l'exigence en matière de compétences vétérinaires de spécialisation et de mise à niveau est désormais prépondérante. Et c'est ainsi que nous envisageons la réforme des programmes pour satisfaire les aspirations et ambitions de notre profession, mais aussi répondre aux exigences du renouveau agricole de manière durable, pour soutenir le développement de notre pays. L'ENSV est engagée depuis un certain temps dans des réseaux régionaux et des programmes d'échange et de mobilité internationaux. Notre école est d'ailleurs réputée en Europe, notamment pour recevoir des élèves qui viennent étudier de près des cas pathologiques locaux. Qu'en est-il des étudiants locaux ? Que prévoit l'ENSV pour faire profiter les instituts régionaux de sa position de pôle d'excellence ? En vérité, cet effort d'amélioration de la qualité de la formation s'effectue au niveau des cinq établissements d'enseignement de la médecine vétérinaire. Vu les moyens considérables de l'ENSV en tant que pôle d'excellence, nous tentons de répondre à la forte demande par des approches participatives adéquates. Concrètement, cela se traduit par un échange d'enseignants et un encadrement de thèses commun, mais aussi par des programmes de mobilité à l'échelle nationale. Comme nos propres élèves se déplacent vers les instituts régionaux, l'ENSV reçoit également des étudiants et chercheurs d'autres établissements. Car nous sommes également engagés dans un effort de formation continue pour les praticiens ainsi que dans le perfectionnement et le recyclage des cadres des secteurs socioéconomiques en rapport avec nos domaines de vocation.