La grève illimitée des étudiants de l'Ecole nationale supérieure vétérinaire est à son cinquième jour. Le campus est toujours sous le seul contrôle des étudiants qui refusent d'abdiquer et persistent “à faire aboutir leurs revendications”. Du côté de la direction de l'ENSV le ton “est à l'application de la réglementation régissant le campus dont tous les étudiants prennent connaissance dès le premier jour”, explique un groupe d'enseignants. Le directeur de l'école que les étudiants ont pointé du doigt “se défend par son travail reconnu par la tutelle et par des professeurs étrangers de renom notamment français” avec qui l'école est liée par des conventions. M. Guezlane a pris les commandes de l'ENSV en 2003. Il nous confie qu'“il faut voir dans quel état j'ai trouvé l'école. En arrivant, j'ai laissé libre choix aux responsables administratifs de l'époque de se concerter pour dégager le staff administratif. Nombreux sont ceux qui étaient contestés. Ils ont été écartés par la majorité”. Ils ont toutefois gardé leur poste d'enseignant à l'école. Mais il semblerait qu'ils n'aient toujours pas tourné cette page voire pardonné à leurs collègues qui les ont contestés “pour des raisons purement pédagogiques liées à la compétence”. Et à en croire les propos du directeur et des enseignants rencontrés hier à l'ENSV, “ce sont ces mêmes enseignants qui profitent de ce mouvement de grève pour faire retourner les étudiants contre leur directeur et les enseignants. On les connaît et tous les étudiants les connaissent”, ajoute M. Guezlane. Les enseignants et le directeur du campus ont battu en brèche tous les arguments avancés par les grévistes pour justifier leur mouvement. Ainsi, pour les deux parties, directeur et enseignants, la contestation estudiantine n'est pas fortuite. C'est l'échappatoire toute trouvée par “les étudiants triplant menacés selon la réglementation d'exclusion définitive pour certains”, sinon, estiment les deux parties comment expliquer le fait que “tout allait bien pendant la période des examens et ce n'est que lorsqu'ils ont eu connaissance que deux étudiants ont été pris en flagrant délit de fraude que tout a basculé”. Toujours selon les mêmes sources, “nous avons des preuves irréfutables. Les deux étudiants se sont échangés les copies et chacun a répondu pour une partie donc deux écritures différentes, et ce, dans plusieurs modules”. Les deux étudiants ont été convoqués pour un conseil de discipline qui aurait statué sur leur exclusion. “Et c'est là que la tension est montée”. Mais ceci n'inquiète pas outre mesure le directeur de l'école qui compte appliquer la réglementation. Car “l'ENSV est une école prestigieuse. La formation de nos étudiants est une référence en France. Nos majors de promo qui y sont pour des postgraduations et autres sont toujours les meilleurs”. De leur côté, les enseignants rencontrés défendent leur premier responsables et révèlent que “c'est grâce à lui que l'ENSV est ce qu'elle est aujourd'hui. Il l'a sortie de l'anonymat”. Ils citeront entre autres la mise en place de laboratoires de recherche, la tenue de manifestations scientifiques internationales, la discipline, les bourses à l'étranger… Revenant sur le manque de TP reproché par les étudiants, une enseignante nous dira que “sur environ 300 étudiants, seule une dizaine a voulu faire un mois supplémentaire de clinique. Après chaque affichage, il est programmé une séance de consultation avec les étudiants pour revoir les copies ensemble”.