Le conflit qui oppose la direction de l'ENSV aux étudiants de cette prestigieuse école perdure. Et la mise en place d'une commission ministérielle chargée d'enquêter sur les revendications des étudiants n'a, visiblement, pas fait avancer les choses. Par conséquent, les étudiants ont décidé à l'unanimité de maintenir la fermeture des accès de l'école et l'occupation des lieux de jour comme de nuit avec interdiction de circulation des personnels enseignants et autres fonctionnaires. Il faut dire qu'au lieu d'apaiser le climat déjà très tendu à l'ENSV, la commission ministérielle qui a enquêté sur cette grève du 27 mai au 7 juin n'a fait qu'exacerber la colère des étudiants. En effet, grande a été la déception des étudiants lorsqu'ils ont appris les résultats de la commission ministérielle par le biais d'un communiqué qui se veut être une réponse à leur plate-forme de revendications. Celle-ci a écarté, en fait, l'éventualité du départ du directeur de l'établissement et de ses collaborateurs, estimant que ce point ne peut faire l'objet d'une revendication des étudiants. Or, tout le problème de l'ENSV réside là, relèvent les étudiants qui reprochent à ce directeur d'avoir tout fait depuis 2003 pour saper la réputation de leur établissement et le climat de travail naguère agréable à l'école. «Dans ces conditions, nous poursuivrons notre grève et nous n'autoriserons personne à rentrer à l'école. Il est hors de question pour nous de laisser ce directeur qui a fait tant de mal à notre école et à nos camarades revenir sur son trône», réagissent des délégués d'étudiants qui nous ont rendu visite hier pour nous tenir au courant des derniers développements de cette crise qui secoue l'ENSV depuis le 23 mai dernier. Une crise marquée par une tension qui monte chaque jour d'un cran et le risque de dégénérer n'est jamais très loin. Preuve en est, hier, sur les coups de 12h00, il aura fallu l'intervention de la police pour ramener le calme aux abords de l'école. Des agents surveillants de l'école ont, en réalité, semé la colère chez les étudiants par leurs provocations indécentes. Dieu merci, les étudiants ont contrôlé leurs nerfs et la sagesse a vite pris le dessus. Cela dit, les étudiants ont déposé une plainte contre les agissements indélicats d'un agent de l'école et ce, pour prouver leur bonne foi. «Tout le monde doit savoir que nous ne sommes pas des voyous. Certains cercles d'intérêts cherchent à nous provoquer pour qu'on devienne violents par la suite. Nous ne tomberons jamais dans ce piège. Personne ne pourra nous discréditer», confient les représentants des étudiants grévistes à ce sujet. Enfin, il est utile de signaler que la commission ministérielle a promis de satisfaire de nombreuses autres revendications des étudiants. Dès lors, les travaux pratiques seront renforcés, la tutelle accepterait de financer l'acquisition de nouveaux équipements pédagogiques, la formation des vétérinaires sera enrichie aussi par des formations qualifiantes (inséminations artificielles et autres), le programme sera réaménagé pour permettre aux étudiants de mieux préparer leurs projets de fin d'études, l'encadrement pédagogique sera renforcé et les étudiants exclus de l'école seront orientés. A travers ces promesses, les responsables du département de Harraoubia ont cru pouvoir convaincre les étudiants de l'ENSV. Mais ces derniers ne semblent guère prêts à faire des concessions et leur détermination est encore plus forte qu'auparavant. A. S.