Les fortes précipitations qui ont caractérisé la région de Jijel ont, une fois encore, mis à nu les tares générées par une urbanisation anarchique et un défaut de curage des avaloirs à certains endroits. Plusieurs quartiers de la ville de Jijel ou encore des tronçons routiers se sont retrouvés baignant dans plusieurs centimètres d'eau, paralysant ainsi certains axes routiers comme ce fut le cas à Jijel sur le boulevard Rouibah Hocine, à l'est de la ville. La situation au centre ville dénotait un envasement des avaloirs qui ne permettaient plus l'évacuation des eaux. Du côté de la plage, à l'ouest, c'est principalement le sous-dimensionnement des conduites qui semble à l'origine du phénomène de régurgitation des eaux via les regards qui voyaient leurs tampons voler en l'air. La fameuse cité Rabta, à l'ouest de la ville n'était pas en reste. Le petit canal qui reçoit les eaux pour les conduire vers la mer est attaqué de toutes parts par les constructions et les dépôts qui réduisent considérablement sont action de couloir d'évacuation. Cette tare se répercute sur les quartiers plus au sud, d'habitude épargnés par la montée des eaux mais qui devront s'habituer à cette situation si le canal n'est pas élargi et aménagé pour lui permettre d'atténuer quelque peu la montée des eaux. Les scènes que nous avons vues il y a une dizaine de jours n'ont pas concerné que la ville de Jijel ! L'entrée ouest de Taher ressemblait à une piscine alors que les terres agricoles de la plaine de l'oued Nil, hérissées de milliers de serres, ont grandement souffert des inondations. Si ailleurs les aménagements adéquats et des curages doivent être réalisés pour permettre un bon écoulement des eaux à Jijel, il faut dire que la remise en selle du projet de rénovation du réseau d'assainissement de la ville de Jijel couvert par une étude réalisée par le bureau d'études français SCE, demeure une priorité dès que les finances publics le permettront.