Les associations sont, dans leur majorité, conscientes des dégâts occasionnés par l'approximatif qui caractérise depuis environ une dizaine d'années la gestion du secteur et semblent, a priori, prises dans le piège du fatalisme. Pour le football, discipline draineuse de foules et indissociable de la chose politicienne, l'heure est aux critiques et aux appels de contrôle des finances. Toutes les vérités ont été dites, en début de saison, par Salem Aït Djoudi et Abdallah Rafaï, deux membres de l'assemblée générale de l'ESSA (Entente sportive de Souk Ahras). Les deux ont officiellement interpellé les pouvoirs publics quant à «la gestion chaotique de l'association», selon leurs propos. Bien avant, Ali Rouaïnia, président élu par les 11 sections affiliées à l'ESSA a été victime d'un putsch savamment dirigé par un lobby financier, dont faisaient partie même des entrepreneurs, commerçants et politiciens locaux. «Je considère encore que l'Entente est dans l'illégalité et que le supposé directoire à l'origine duquel furent organisées des élections imaginaires met et mettra les responsables d'une série d'actes délictuels dans l'embarras», a déclaré ce dernier. Les jeunes de Hamma Loulou, un autre club prometteur dans cette même discipline, a souffert des années durant des déplacements éprouvants pour cause de stades en chantier. Le hand-ball, un sport faiseur de joie pour la wilaya est en perpétuelle dégringolade et ce n'est plus en excellence, division élite, que les handballeurs de Souk Ahras évoluent ni les prestations des années de fierté. Le manque de moyens matériels et l'absence d'une politique sportive locale en sont les causes majeures. Pour Nourredine Doghmani, président de l'académie sportive de Souk Ahras, le tout s'entremêle : manque de moyens et de volonté chez certains partenaires, spéculation chez certaines sphères, coups fourrés au lieu d'une concurrence loyale, et plusieurs autres maux qui collent immanquablement aux promoteurs de la stratégie du moindre effort et de la bureaucratisation de l'activité sportive. «Le lancement d'un club hippique attend, malgré la bonne volonté des autorités locales, notamment le wali, un véritable électrochoc de la part de tous les partenaires à ce projet qui n'est, en fait, qu'une simple restitution d'un acquis qui remonte au siècle précédent et confisqué malheureusement par les recycleurs du foncier», a-t-il précisé. Le tennis, les arts martiaux et plusieurs autres disciplines ont chacune une histoire à raconter au sujet des contraintes qui font que toutes les couleurs de nos stades et salles d'entraînement sont fades. Le bâtiment y est, pourtant, florissant et même le gris des bâtisses n'est pas loin de celui de cette matière par où commence le mal: l'argent.