Même si les ressources financières venaient à manquer, nous continuerons à honorer notre engagement quant au dessalement de l'eau de mer. Le secteur de l'eau est stratégique et prioritaire et cette qualification ne disparaîtra pas avec la rareté des ressources financières. Nous devons juste, aujourd'hui, revoir notre ordre de priorités et mettre en avant les projets les plus urgents.» C'est ce qu'a déclaré, hier, le ministre des Ressources en eau et de l'Environnement, Abdelouahab Nouri, à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de l'eau. Signalons que ces stations de dessalement énergivores sont considérées comme très onéreuses étant donné que l'Etat est dans l'obligation d'acheter l'eau produite à un prix estimé à un dollar le mètre cube. Reconnaissant que l'Algérie connaît un déficit énorme en matière de ressources hydriques et une avancée extraordinaire du désert, il annonce que malgré la situation financière critique du pays, plusieurs projets d'envergure sont lancés à travers le territoire national. Il cite, à titre d'exemple, la réalisation de 41 nouveaux barrages, dont 31 sont déjà réceptionnés et en exploitation. Ils sont d'une capacité totale de 5,2 milliards de mètres cubes. Dans le même sens, il revient sur les grands projets déjà réalisés, dont le transfert de l'eau d'In Salah à Tamanrasset. «Tous ces efforts ont abouti à raccorder les citoyens au réseau d'AEP à hauteur de 98%, déclare-t-il. Cela s'ajoute au réseau d'assainissement permettant l'accès à 90% des foyers. Nous sommes ainsi leader dans ce domaine sur le continent africain et le Monde arabe.» Dans le volet assainissement, 171 stations d'épuration et de traitement des eaux usées ont été réalisées permettant la récupération d'environ un milliard de mètres cubes destinés à l'irrigation. Près de 50 autres sont en voie d'achèvement, permettant d'atteindre un taux de raccordement aux réseaux d'assainissement à hauteur de 93%. Le premier responsable du secteur, ainsi que ses différents directeurs centraux et opérateurs de distribution de l'eau potable, dont Jean-Marc Jahn, directeur de la Société des eaux et de l'assainissement d'Alger (Seaal), ont insisté sur l'obligation de responsabiliser le citoyen quant à l'utilisation rationnelle de l'or bleu. A l'occasion de cette Journée mondiale, célébrée cette année sous le thème «L'eau et l'emploi», il a été procédé à l'inauguration d'un centre national de formation aux métiers de l'eau. Réalisé dans un cadre de coopération algéro-belge et d'une convention portant sur l'appui technique au Centre de formation et de perfectionnement aux métiers de l'eau, la partie belge a contribué à la réalisation de ce centre avec une somme dépassant les 3 millions d'euros contre 1,2 milliard pour la partie algérienne représentée par l'Algérienne des eaux (ADE). Dans le même contexte, Seaal procédera, aujourd'hui, à la signature d'une convention de partenariat avec l'Ansej. Une action qui s'inscrit dans le cadre de sa politique de promotion de l'outil de production nationale.