« Elle m'a attribué son mal (ou son vice) et s'esquiva » Je ne trouve rien de meilleur que ce proverbe pour qualifier l'attitude du pape Benoît XVI, qui tourna le dos aux attributs de son statut religieux de guide suprême au niveau de la chrétienté autant qu'au niveau mondial, dans une conjoncture où l'humanité toute entière a besoin d'être rassurée et réconfortée quant à sa sécurité et sa stabilité, face aux troubles dévastateurs qui font rage d'Est en Ouest et du Nord au Sud. « Sa Sainteté » se détourna de tous ces dangers qui menacent l'humanité, suite aux multiples agressions et contre-agressions, pour s'élancer en une folie extrême et provocatrice vers des accusations non fondées et ô combien injustes, qu'il tint à l'encontre de la plus grande des religions porteuse de miséricorde et de sagesse, la qualifiant de religion de violence et de coercition ainsi que de religion contraire à la raison et à la pensée. Ces insinuations ne peuvent être que révélatrices de penchants belliqueux ; comment pourrait-il en être autrement, alors qu'elles émanent d'un descendant en droite ligne de « l'inquisition » et des persécuteurs de GaIiIée (1564-1642) qui préfère détourner son regard des méfaits que ses frères de sang Hitler et Mussolini perpétrèrent, hier, ainsi que des crimes que ses frères de lait Bush et Blair ne cessent de commettre en terre d'Islam : Palestine, Golan, Afghanistan, Irak, Liban et j'en passe. La miséricorde Il suffit, pour mettre en évidence l'authenticité et l'importance de la miséricorde dans la législation islamique, de rappeler que Dieu en fit « la finalité des finalités » devant être atteinte par l'envoi de Mohammed (QSSSL) en tant que sceau des prophètes et des messagers (que le Salut du Seigneur soit sur eux) comme l'exprime clairement le verset 107 de la sourate 21 (Al 'Anbiyâ) : « Et Nous ne t'avons envoyé qu'en miséricorde pour l'univers » Le grand érudit docteur Wahba Az Zuhaïly explique le sens de ce saint verset, dans son commentaire intitulé « At Tafsîr Al Wassît » (le commentaire médian) en ces termes : « Et Nous ne t'avons envoyé ô Prophète Mohammed avec la Charia du Coran, sa guidance et sa loi qu'en miséricorde pour tout l'univers, humains et djinns, ici-bas et dans l'au-delà. Quant à Sa Miséricorde pour les croyants, elle est évidente et se manifeste par l'accomplissement de leur bonheur dans leur vie et par leur salut dans l'au-delà. Tandis que Sa Miséricorde pour les non-croyants, nous la retrouvons dans le fait qu'Allah (glorifié soit-Il) ait suspendu les multiples châtiments généraux et éradicateurs, tels que le déluge et dont divers nations étaient passibles. » La raison et la rationalité S'agissant de raison et de rationalité, dont les chemins sont inextricables de ceux de la science, nous trouvons que le Saint Coran révélé au messager d'Allah Mohammed (QSSSL) en a fait l'éloge dès les premiers versets révélés, qui sont les cinq premiers versets de la sourate 96 (Al Alaq) : « Lis, au nom de ton Seigneur qui a créé, qui a créé l'homme d'une adhérence. Lis ! Ton Seigneur est le Très Noble, qui a enseigné par la plume (le calame), a enseigné à l'homme ce qu'il ne savait pas. » Outre cela, Allah dit au prophète Mohammed (QSSSL) – et à tous les croyants par-delà – au verset 36 de la sourate 17 (Al Isrâ) : « Et ne poursuis pas ce dont tu n'as aucune connaissance. L'ouïe, la vue et le cœur : sur tout cela, en vérité, on sera interrogé. » Le grand imam Cheikh Abd Al Hamîd Ibn Bâdîs – paix à son âme – a affirmé en commentant ce verset sous l'intitulé de : La Raison : caractéristique de l'homme et outil de son savoir : « L'animal se distingue de la matière inerte par la perception ; et l'homme se distingue du reste du règne animal par la raison et sa raison est la force spirituelle lui permettant de penser, et penser revient à évaluer ses informations dont, pour lui, les vérités sont perçues, ainsi que les rapports liant les unes aux autres, positivement ou négativement, de même que la négation ou l'attestation des relations entre elles, puis l'ordonnancement de ces informations suivant ces dites relations selon une structure particulière l'amenant à percevoir quelque chose d'inconnu jusqu'alors. Donc penser n'est autre que découvrir des informations inconnues par le truchement d'informations connues et tout penseur se trouve par-là même découvreur, tant qu'il ne cesse de penser. » Ibn Bâdîs ajoute, sous l'intitulé de : Seule la science est, pour la vie, le guide à suivre dans les états, les actions et les croyances : « Le comportement humain dans la vie est étroitement lié à son raisonnement, son comportement est droit si son raisonnement est droit et il est dévié si ce dernier est dévié ; il porte ses fruits ou est stérile selon que ce dernier soit fructueux ou infécond, car ses actions naissent de ses croyances et ses dires en sont l'expression, alors que ces croyances sont le fruit de sa perception découlant du raisonnement et de l'évaluation. » Si seulement le pape... On en vient à se dire que si seulement le pape Benoît XVI a consulté les commentaires du Saint Coran, anciens ou contemporains, au lieu de cette controverse de l'empereur Manuel Il Paléologue (1348-1425) ; il aurait alors acquis des informations rationnelles et incontestables, s'évitant ainsi le dérapage qui lui valut la chute d'une estime si haut placée vers une déchéance si abyssale, par une dégringolade aussi bruyante que spectaculaire. Dérapage qui le fit compter parmi les apôtres de la dispute, de la discorde, du litige, de la mésentente et de la haine ; au lieu d'être parmi les prédicateurs de l'entente, du rapprochement, de l'accord, de la pactisation et de l'amitié. Qui sait... ? Quoi qu'il en soit, nous restons optimiste ; et nous gardons bon espoir de voir sa Sainteté se rattraper de cette incommensurable erreur et présenter des excuses claires et courageuses à la nation de l'Islam, qui ne manquera pas d'agréer avec bonne volonté tous ceux qui viennent à sa rencontre, car son prophète Mohammed (QSSSL) dit, comme il est rapporté par Abou Daoûd et At Tirmidhiyy d'après Abd Allah ibn Amr : « Les miséricordieux bénéficieront de la miséricorde du Tout-Miséricordieux. Ayez pitié des gens sur terre, Celui qui est aux cieux aura pitié de vous. » Des excuses pires que la faute elle-même Cela dit, nous nous devons de souligner que la dernière réponse du pape quant aux humiliations qu'il proféra à l'encontre de l'Islam et au prophète de l'Islam (QSSSL), qui se contentait de regretter le malentendu et l'incompréhension par les musulmans des propos incriminés de sa conférence, comporte encore une fois de nouvelles insultes et humiliations qui viennent s'ajouter aux premières, puisque nous serions, selon ces allégations, une nation idiote et crétine incapable de discerner les insultes des propos anodins. Cela ne peut être interprété que par le fait que sa Sainteté prend « très à la légère » les potentialités scientifiques, religieuses et politiques de la nation islamique. La nation islamique blessée doit donc faire face, peuples et gouvernements, à cet odieux défi selon les exigences de la foi, de la fierté, de la jalousie et de l'amour que nous portons tous au plus noble parmi les créatures du Seigneur, notre maître Mohammed (QSSSL). Il faudra donc retirer les représentations diplomatiques des Etats islamiques auprès du Vatican ; et cela ne serait que la moindre des nécessités de la foi ; car cette nation a enduré au-delà de toute tolérance, l'avilissement et l'humiliation sous le joug du Pharaon du XXIe siècle, le président Bush chef du « sionisme croisé » en ce monde. « Allah soutient, certes, ceux qui soutiennent sa religion. Allah est assurément fort et puissant. » Sourate 22 (Al Hajj) verset 40. Traduit de l'arabe par Manaf Saïhi