Les membres des organes juridictionnels (commissions de discipline, d'appel et de recours) des instances du football doivent cesser de violer le code disciplinaire comme ils le font en toute impunité. Par cette pratique, ils consacrent la politique des deux poids deux mesures, des deux collèges et bien d'autres passe-droits qui profitent à certains acteurs du football. Pour s'en convaincre, il suffit de lire les comptes rendus des affaires disciplinaires. Le traitement des affaires, telles que publiées sur les sites des ligues, laisse apparaître une forme de confusion qui confine à la limite à la rétention des faits (réels) reprochés aux officiels (joueurs, entraîneurs, dirigeants) qui sont dissipés dans une requalification des faits avec pour conséquence l'allégement de la sanction. Ce type de situation est illustré par l'affaire n°58 : rencontre ES Sétif- USM Bel Abbès (match de Coupe d'Algérie) disputée le 4 mars 2016. Dans les attendus de cette affaire, coincés au milieu du texte, il est mentionné : «Suite à l'examen des pièces versées au dossier, signalé par les officiels de match : président de l'ESS : comportement incorrect : 1 mois de suspension ferme à compter du 5 mars 2016 plus 50 000 DA d'amende.» Ce verdict est une flagrante transgression du code disciplinaire, qui plus est commise par des personnes qui doivent être les premières à veiller au strict respect du règlement. En fait, il s'agit d'une grave transgression du code disciplinaire, puisque la commission de discipline a requalifié les faits dans l'unique objectif d'atténuer la sanction du concerné. La preuve. Sur la feuille de match (ESS-USMBA) l'arbitre a mentionné «insultes proférées par le président de l'ESS». Ce cas est prévu dans la section 2 comportement incorrect envers officiels de matchs, article 58 chapitre comportement antisportif qui précise : «Tout propos injurieux, diffamatoire ou grossier envers un officiel de match est considéré comme un comportement antisportif, il est sanctionné par six mois de suspension ferme de toute fonction officielle pour le responsable concerné du club.» Pourquoi un mois et pas six mois messieurs les membres de la commission de discipline ? Selon une source de la Commission fédérale des arbitres (CFA), «l'arbitre insulté a été convoqué et interrogé sur les termes et qualificatifs transcris sur la feuille de match. Il lui a été demandé d'expliciter les termes utilisés dans son rapport». Renversant ! Ce cas est loin d'être isolé. Malheureusement. Cette pratique honteuse, indigne de responsables, est devenue la marque de fabrique d'une commission totalement discréditée «qui prend ses ordres ailleurs», tonne un dirigeant de club. La transgression du code disciplinaire est une forme de violence. Cette pratique doit cesser et ses auteurs écartés de la gestion des affaires du football. «Enough it's enough (trop c'est trop)», avait clamé Michel Platini en visant Joseph Sepp Blatter au début du scandale de la FIFA.