Après la réunion qu'elle a tenue, lundi, avec les représentants des enseignants contractuels et en marge d'une visite aux centres de réception des dossiers de candidature au concours de recrutement des enseignants, la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, a annoncé, hier, qu'elle entamerait des négociations avec la direction de la Fonction publique dès la semaine prochaine. Elle s'engage, également, à ne ménager aucun effort pour convaincre cette direction de trouver les moyens de valoriser l'expérience professionnelle des enseignants-contractuels dans le concours de recrutement. Elle explique, toutefois, que ces négociations promises ne permettront pas à ces enseignants un accès au recrutement direct mais plutôt de prendre en considération leurs années d'expérience en plus de l'examen écrit et oral qu'ils sont tenus de passer. Dans sa série d'engagements, la ministre de l'Education nationale a annoncé prendre en charge les problèmes relevés par certains contractuels relatifs au payement des primes et la régularisation de leurs salaires. Reconnaissant des dysfonctionnements dans le mode de recrutement des contractuels, elle promet de se pencher sur cette question et d'y remédier à l'avenir. Entre-temps, elle les incite à faire preuve de responsabilité et leur rappelle la date butoir de fermeture des inscriptions au concours de recrutement fixée au 14 avril prochain. Malgré les engagements solennels pris par la première responsable du secteur, les enseignants contractuels ne décolèrent pas. «Nous continuerons à marcher vers Alger, s'exclame M. Hamici, porte-parole des contractuels. Nous sommes près de 2000 enseignants dans ce mouvement et nous avons parcouru jusqu'à aujourd'hui quelque 80 km. Nous sommes arrivés à Tazmalt.» La marche continuera Déterminés à aller au bout de leur démarche, ils revendiquent toujours leur recrutement sans condition et sans concours, le versement des arriérés de salaire qui remontent à 2014, le versement mensuel du salaire dans les délais et le rétablissement des différentes primes dans les salaires, notamment la prime de la pédagogie, de l'encadrement et du rendement. «Lors de notre réunion, nous avons été surpris que la ministre n'était pas au courant de tous ces problèmes. Elle a été très franche quant à la question de notre recrutement direct qui ne relevait pas, selon ses propos, de ses prérogatives. Nous avons demandé alors son soutien à notre cause et elle nous a promis d'ouvrir les portes des négociations avec la direction de la Fonction publique», explique notre interlocuteur qui a insisté sur la légitimité de leur cause et s'est appuyé sur le soutien invétéré des différents syndicats de l'éducation et du Croissant-Rouge. Le secteur de l'éducation, faut-il le signaler, traverse aujourd'hui une zone de turbulences, marquée non seulement par ce mouvement de protestation des enseignants contractuels mais aussi par la vague de refus de la démarche courageuse de la réforme du système de l'éducation engagée par Nouria Benghebrit. La ministre a tenu à appeler tous ses opposants à faire la différence entre la proposition, stade dans lequel se trouvent les démarches de la réforme, et la décision qui ne peut être prise qu'à un haut niveau. Asma Bersali