Il a battu le record et fait quelque 29,5 millions de kilomètres carrés. Son record était de 29,4 millions de kilomètres carrés, atteint en 2000. Et comme pour mettre des mots sur l'horreur de la situation, Mark Oliver, porte-parole de l'organisation météorologique mondiale (OMM) a déclaré que « le trou dans la couche d'ozone est le plus grave jamais constaté ». Selon l'agence spatiale américaine, le trou s'étendait le 25 septembre dernier sur une surface de 29,5 millions de kilomètre carrés. Et ça ne s'arrête pas là puisque parallèlement, l'agence spatiale américaine relève que l'ozone, molécule issue de l'oxygène et qui permet de filtrer les rayonnement dangereux des ultraviolets du soleil, a enregistré une perte de 40 millions de tonnes, dépassant ainsi le précédent record de 39 millions de tonnes constaté en 2000. La couche d'ozone, qui constitue une protection importante pour la végétation mais également pour l'homme, est détériorée et fait apparaître un trou béant ouvrant la voie aux ultraviolets. C'est dire que le traité de Montréal du 16 septembre 1987 ne semble pas avoir porté ses fruits quant aux restrictions imposées pour dépolluer l'atmosphère ; les principaux ennemis de l'ozone sont ainsi définis dans le traité : il s'agit de l'usage de produits chimiques, tels que le chlore et le chlorofluorure de carbone (CFC, gaz d'aérosols et réfrigérants). On sait, par ailleurs, que la réaction chimique qui altère la couche d'ozone atteint son maximum sous les températures froides de hautes altitudes durant l'hiver en hémisphère sud. « Une perte aussi significative suppose des températures très basses dans la stratosphère (environ 25 km au-dessus de la terre) combinées à la lumière du soleil », explique Claude Zehner, ingénieur atmosphérique à l'ESA. En ajoutant que cette perte extrême peut s'expliquer par les plus faibles températures enregistrées au-dessus de l'Antarctique depuis 1979. Ce nouveau record vient confirmer les craintes exprimées par l'organisation météorologique mondiale qui prévenait de l'atteinte d'un nouveau record concernant le trou dans la couche d'ozone pour l'année 2006. La perte de la couche d'ozone est évaluée à 0,3% par an en moyenne. Selon les experts de l'OMM, d'autres trous semblables à celui-là devraient apparaître durant les vingt prochaines années. A.F.P., Zineb A. Maiche