Sur les pas de la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, le premier responsable du secteur de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, le Pr Tahar Hadjar, a dévoilé hier, lors d'une réunion avec les représentants du mouvement associatif estudiantin et syndical, une série de changements. L'opération de rénovation qui touchera ce secteur sensible commencera dès la prochaine rentrée universitaire avec la réduction du nombre de choix dans la fiche de vœux pour les nouveaux bacheliers. «A partir de cette rentrée, les nouveaux bacheliers auront à remplir une fiche de vœux de 6 choix au lieu de 10. Les prochaines années, ce nombre est appelé à être encore réduit jusqu'à la suppression de cette procédure. De facto, l'opération de préinscription sera aussi supprimée et avec elle les requêtes de transfert. Ces dernières ont dépassé les 120 000 demandes au début de l'actuelle année universitaire», annonce-t-il. Il argumente cette décision par les choix aléatoires faits par les jeunes titulaires du bac dans l'unique souci d'achever cette corvée et de remplir les cases vides. Une attitude pressentie à partir du 6e choix. Ne niant pas que l'actuel système d'orientation arrange l'administration mais jamais le jeune étudiant, M. Hadjar déclare viser, à travers cette initiative, l'inscription directe permettant ainsi un gain de temps, d'énergie et d'argent et pour l'administration et pour le futur étudiant. «Afin de consacrer le principe d'égalité des chances dans l'accès aux filières, nous voulons aussi déterminer une moyenne bien précise et invariable pour chaque spécialité, ajoute le ministre. En prenant en considération le niveau au bac permettant d'accéder à une spécialité donnée, nous pourrons spécifier cette moyenne et surtout responsabiliser le candidat au bac et l'inciter à fournir plus d'efforts pour atteindre la moyenne demandée et s'inscrire dans la filière de son choix.» En plus de ces deux grands changements dans l'accès à l'université, le ministre de l'Enseignement supérieur présentera, mercredi prochain, une liste de recommandations au gouvernement pour approbation. Elles concerneront tous les niveaux d'instruction, la licence, le mastère et le doctorat, les conditions de travail des personnels pédagogique et administratif ainsi que les conditions de vie estudiantine. Dans ce dernier volet, qui ne concerne pas seulement les œuvres universitaires, il est inclus le sport universitaire ainsi que les activités culturelles et scientifiques de l'étudiant en dehors du campus et des heures d'étude. Dans ce contexte, M. Hadjar affiche la volonté de son secteur de lancer des championnats régionaux et nationaux de football pour les 107 établissements universitaires répartis sur le territoire national. Selon ses propos, les autres disciplines suivront. Concernant les œuvres universitaires, M. Hadjar ne nie pas la précarité des services. La raison ne serait pas liée au manque de ressources financières mais plutôt de compétences managériales et culinaires. Un programme de formation serait déjà lancé, selon le ministre. Questionné sur le niveau de l'université algérienne, M. Hadhar s'est obstiné à nier la dégringolade rapportée par les étudiants eux-mêmes et les entreprises qui les recrutent une fois diplômés. Il remet en question tous les rapports internationaux et les critères pris en compte pour le classement mondial des universités.