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«La guerre tarifaire pourrait conduire certains opérateurs à la faillite»
Dr Hassani Hocine. Professeur à l'université Hassiba Ben Bouali de Chlef
Publié dans El Watan le 04 - 04 - 2016

La branche automobile représente aujourd'hui la plus grosse part du marché des assurances. Est-ce vraiment lié au fait que l'Algérien n'a pas de culture de l'assurance ?
L'activité des assurances en Algérie a connu un taux moyen d'évolution de plus de 10% durant les dernières années (14% en 2013, 15% en 2012) avec plus de 125 milliards DA en 2014. La branche d'assurance automobile reste la première branche du secteur avec un niveau de primes de 65 milliards DA et une part de plus de 50% à la même année. Le reste de l'activité est réalisé par les industriels (risques industriels) avec plus de 42 milliards DA (34% du marché).
Donc, deux branches d'assurances dominent le secteur des assurances en Algérie avec plus de 84% du portefeuille de l'assurance. Les autres banches de l'activité de l'assurance restent relativement modestes malgré les efforts fournis par les différents intervenants du secteur (compagnies d'assurances, tutelle, et autres organes de soutien).
En fait, la domination de la branche automobile en matière d'assurance est due à plusieurs facteurs, dont l'obligation de l'assurance «RC automobile» suivant l'article 01 de l'ordonnance 74/15 modifiée et complétée par la loi 88/31. Sur le plan religieux, l'assurance est toujours perçue comme un contrat contraire à la charia (contrat aléatoire), et les gens ne sont pas très intéressés par les assurances toutes branches confondues, notamment la branche-vie. Il y a plus de facilité à promouvoir les garanties «dommages» auto que d'autres segments d'assurance, parce qu'il n'y a qu'un seul document qui est donné au client (conditions particulières pour la RC auto et garanties dommages auto).
En Algérie, les véhicules sont exposés aux risques plus que les autres biens ; en moyenne, plus de 30 000 accidents de la route avec plus de 4000 morts par an, d'où la crainte des consommateurs quant aux dangers ou risques qui peuvent engager leur responsabilité ou/et leur véhicule.
Le coût élevé des véhicules par rapport au revenu moyen pousse les ménages en Algérie à préserver ce bien contre les aléas (vol, incendie, accident grave...).
Contrairement à d'autres pays dans le monde, les pouvoirs publics en Algérie jouent un rôle «trop» protectionniste à l'égard des citoyens. En cas de risque ou de catastrophe, ils savent pertinemment que le gouvernement viendra à leur secours. De ce fait, il n'y a pas une grande inquiétude. Pour preuve, dans les inondations de Ghardaïa, Bab El Oued et le séisme de Boumerdès… tous les citoyens ont été indemnisés, même ceux qui n'étaient pas assurés contre les catastrophes naturelles.
En dépit d'un chiffre d'affaires en hausse, on estime qu'un dossier sur 5 en matière de dommages automobiles finit à la justice. Est-ce à dire que les clients sont lésés par les assureurs ?
Je n'ai pas des chiffres concernant cet aspect, mais je pense que les raisons qui poussent à recourir à la justice sont nombreuses, entre autres le manque d'information pour les assurés qui ne sont pas intéressés par le contenu de leurs contrats d'assurance ou qui ne peuvent pas comprendre les termes techniques de leurs contrats et ne trouvent pas l'agent capable de les conseiller et leur faire comprendre leurs engagements et leurs droits. Les contrats d'assurance en général, notamment concernant les conditions particulières, sont rédigées en langue française avec des termes techniques et des abréviations difficiles à comprendre même par les agents (assureurs) au guichet des compagnies d'assurance. Il y a aussi un manque de formation des agents de guichet au niveau de plusieurs compagnies d'assurance.
Tous les dossiers corporels de l'assurance automobile font obligatoirement l'objet d'une poursuite au niveau des tribunaux correctionnels avant l'indemnisation des ayants droit. Il y a aussi le phénomène de la fraude où les assureurs ne sont pas convaincus de la réalisation effective du sinistre (fausse déclaration).
De quoi dépendrait aujourd'hui le développement des autres branches d'assurance ?
Beaucoup d'efforts doivent être déployés par tous les intervenants dans le secteur (tutelle, autorité de contrôle, assureurs, experts,…) pour le développement des assurances en Algérie. Par exemple, promouvoir d'autres voies de l'assurance conformes à la charia, notamment l'assurance «Takaful» par l'instauration d'un cadre réglementaire pour leur développement en Algérie. Simplifier les produits d'assurance offerts par les compagnies d'assurance pour faciliter la compréhension des droits et engagements des parties, surtout les assurés, et prévoir des versions en arabe pour les conditions particulières.
Plus d'efforts d'information et de communication de la part des assureurs envers les assurés, plus de formation pour les agents des compagnies d'assurance, impliquer les universités et centres de recherche pour développer le secteur des assurances par la création de cellules communes de recherche et développement, l'organisation de colloques, de journées d'études afin de bien développer ce secteur. Et aussi accélérer l'indemnisation des sinistres ; beaucoup de clients des assurances ne croient plus dans les assurances à cause des retards accusés dans le règlement des dossiers sinistres…
Les compagnies publiques représentent aujourd'hui encore le plus gros du marché en dépit d'une croissance du secteur privé. Peut-on parler de concurrence ?
L'activité du marché des assurances reste générée essentiellement par les compagnies publiques qui détiennent plus de 60% de parts de marché. Le reste est réalisé par les compagnies privées et les mutuelles. Il n'y a pas réellement un haut niveau de concurrence du moment où un bradage quasi continuel du tarif est pratiqué par les compagnies d'assurance.
Normalement, les tarifs sont fixés par les actuaires (les spécialistes en évaluation des risques) en tenant compte des variables liées à la densité du risque et aux frais de gestion de la compagnie et le tarif est soumis à l'approbation des organes compétents (bureau spécialisé en tarification et la commission de supervision en assurance). La véritable concurrence devrait être dans les services (la qualité du service) soit en phase production (réception et conseil des assurées) ou en phase indemnisation (éviter le retard dans le règlement des sinistres, expertise des sinistres…). Nous devrons trouver les mêmes offres (prix et garanties) au niveau du marché des assurances en Algérie pour toutes les compagnies, mais la réalité est qu'on trouve des tarifs plus ou moins différents. La véritable concurrence doit se situer au niveau du règlement rapide des dossiers et de la prise en charge des doléances des clients.
Malgré les faibles capacités dont dispose le secteur privé par rapport aux compagnies publiques, il faut signaler que les compagnies privées qui enregistrent plus de 30 milliards DA de primes émises depuis le premier agrément qui remonte à 1997 ont consolidé leur présence sur le marché des assurances avec des taux d'évolution acceptables par an, et toutes les compagnies trouvent leur compte dans la vente des garanties, notamment le risque automobile.
La véritable concurrence doit se situer au niveau de l'innovation produit, la recherche et le développement continu et de l'excellence technique. Actuellement, il n'y a pas une véritable concurrence, c'est juste une guerre tarifaire sans base scientifique qui pourrait amener certains opérateurs à la faillite dans des années proches.


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