Dans la rue depuis dimanche 27 mars, en grève depuis le 3 avril et en grève de la faim depuis lundi dernier, les enseignants contractuels demandent une intégration directe en poste sans passer par le concours. Le ministère de l'Education affiche son niet catégorique. En attendant, ils campent toujours à Boudouaou. Faut-il intégrer les enseignants contractuels ? - Le ministère de l'Education nationale a tranché. Il n'y aura pas d'intégration des enseignants contractuels sans concours de recrutement. Que comptent-ils faire maintenant ? Il n'y aura pas de reprise du travail. Les grévistes persistent et ceux ayant entamé la grève de la faim continuent. Ils résisteront. Les établissements scolaires de Béjaïa et de Bouira ont gelé les cours mercredi. des centaines d'enseignants affichent leur solidarité en organisant des rassemblements et des sit-in. La décision du ministère de l'Education n'arrange pas les protestataires. Ce refus catégorique de Nouria Benghebrit est complètement ignoré. Maintenant, c'est le Premier ministre et le président Bouteflika qui sont interpellés. Ce n'est plus le ministère de l'Education qui est notre interlocuteur. Les contractuels attendent une réaction de leur part. J'estime que cette démarche est entièrement légitime. Ces enseignants n'ont aucune autre solution que de résister. Ce que Mme Benghebrit leur a proposé n'est pas une solution. - Des mesures ont été prises, selon le ministère de l'Education, en votre faveur. L'expérience sera bonifiée dans ce concours… Cette nouvelle annonce n'est pas une solution pour les contractuels. Dans plusieurs wilayas, il n'y a aucun poste budgétaire ouvert alors que des enseignants contractuels en poste sont nombreux. Dans d'autres wilayas, seuls trois ou quatre postes sont ouverts pour une cinquantaine de contractuels au moins. Je pense que la ministre s'éloigne de plus en plus du problème. Il n'y a pas de solution valable proposée. - Le ministère affirme qu'il préfère temporiser pour le moment afin de prendre des mesures contre les contractuels, en rompant le contrat s'ils ne regagnent pas leurs classes… Une décision illégale ! Après 48 heures d'absence, la loi prévoit certes une mise en demeure, envoyée plusieurs fois avec une semaine d'intervalle. Mais ce que la ministre veut entreprendre, c'est la radiation des grévistes sans passer par les procédures réglementaires. Les contractuels comme tous les travailleurs ont le droit de faire grève. C'est un droit réservé par la Constitution. De plus, selon la loi algérienne, tout contractuel, tous secteurs confondus, est automatiquement recruté après cinq mois de contrat. Le ministère de l'Education piétine la loi. Cette réglementation n'est pas appliquée, chose que nous ne comprenons malheureusement pas. Des enseignants contractuels qui restent toujours en CDD, c'est illégal du point de vue de la loi. Je réfute l'idée du ministère de l'Education qui explique que la contractualisation est une démarche ordinaire qui restera éternellement dans le secteur. - Mais les enseignants contractuels n'ignorent pas les clauses du contrat et les conditions de la contractualisation... Le ministère a toujours fait appel à eux dans les moments de crise. La gestion du secteur laisse à désirer. A chaque rentrée scolaire, pour enrayer la crise qui s'annonce, le ministère fait appel à des milliers de contractuels. Ils sont affectés dans des zones montagneuses et des régions isolées. Le ministère n'arrête pas d'expliquer que le recours aux enseignants contractuels est une démarche normale, mais cela ne tient pas la route. Aujourd'hui, 1500 enseignants contractuels sont encore bloqués à Boudouaou dont un groupe est en grève de la faim. La grève des cours continuera tant la demande exigée n'est pas satisfaite. Certains sont malades, parmi eux leur porte-parole qui a été hospitalisé. Ils font dans la résistance