Deux transporteurs et un restaurateur ont récemment déposé plainte contre l'Entente sportive de Souk Ahras (ESSA) pour le refus du staff dirigeant de cette dernière d'honorer ses engagements par la régularisation des factures estimées à plus de 1 600 000DA. Aux premiers jours de l'investigation judiciaire, un vide statutaire a été relevé par les enquêteurs, qui ont eu à constater de graves anomalies dans le transfert de la direction du club à un directoire composé essentiellement d'un lobby proche de l'ex-wali de Souk Ahras. Ce dernier, engagé dans des hostilités avec le président légal de l'ESSA, jura à l'époque de le destituer. Chose faite avec le concours d'un groupe financier opulent. Le directoire installé hâtivement et sans assises légales renvoya la balle à un deuxième et un troisième prétendant, pour abouti en fin de compte vers une situation inextricable que vit la famille du ballon rond jusqu'à l'heure où nous rédigeons cet article. En plus du brouillamini juridico-administratif provoqué à bon escient par ledit commis de l'Etat, trois noms et pas des moindres, avaient dénoncé des mois auparavant, des opérations scabreuses dans la gestion du volet administratif. Il s'agit d'abord de Ali Rouainia, détenteur de dossiers compromettants et qui continue à fustiger les artisans du putsch dont il avait fait l'objet. «C'est à cause d'une gestion rigoureuse et d'une opposition frontale aux prédateurs que l'on s'est lancés dans une course contre la montre pour étouffer ma voix. Jugez-en vous-mêmes par le résultat», a-t-il martelé. Salem Aït Djoudi, membre de l'assemblée générale et ex-président de l'équipe, a, à son tour, fait état d'anomalies et d'excès dans les dépenses. «Les dettes sont de l'ordre de 20 millions de dinars au moment où l'équipe a eu des contrats avec des joueurs exigeants, des primes pour des membres dirigeants de seconde zone et plusieurs autres opérations douteuses», disait-il lors d'une rencontre avec le journal. Abdallah Rafai, un autre membre de l'assemblée générale parlera surtout d'opacité et de surfacturation à l'ESSA. Nous venons d'apprendre, par ailleurs, que l'enquête citée plus haut a été à l'origine d'une nouvelle investigation au sujet du retrait illégal de la somme de 9 millions de dinars entre les années 2012 et 2014. Une deuxième affaire en vue sur neuf autres qui n'ont pas encore été élucidées.