« Les tendances de l'Art Contemporain », série de documentaires réalisés par des chaînes de télévision partenaires du projet « Inter Rives », met en évidence, pour son premier numéro consacré à l'Algérie, le parcours remuant du journaliste et homme de théâtre belabesien, H'mida Ayachi. A cet effet, une équipe de Canal Algérie a séjournée trois jours durant dans la capitale de la Mekerra afin de dresser le portrait d'un dramaturge trublion mais incontestablement doué. Comédien, il est l'auteur de plusieurs pièces de théâtre, dont habil oua habil. Il a publié également de nombreux romans, parmi lesquels Matahat (labyrinthe) en 2000 (éditions Barzakh), Zana et Dakiret el djounoun ouel intihar, paru en 1986. Né en 1958 à Sidi Bel Abbès, Ayachi est également l'auteur de l'essai politique ‘'Les Islamistes entre le pouvoir et les balles'' paru en 1992 à Dar El Hikma. Rédacteur de presse à l'hebdomadaire Adwa (Lumières), en 1986, puis reporter au Parcours maghrébin, un bimensuel édité en 1988, il a exercé par la suite à El Khabar et El Youm avant de créer son propre journal en langue arabe, Djazair News en 2004. « C'est quelqu'un de vraiment particulier. A travers sa personne nous découvrons tout un théâtre, une ville qui a inspiré des artistes de renoms à l'instar de Slim et de Kateb Yacine », note le réalisateur du documentaire, Bouzid Ould Hocine. A Gambetta, le réalisateur de Canal Algérie découvre une dimension autre d'une ville construite par et pour des colons originaires d'une dizaine de pays européens. « Située à la limite de la ville coloniale, Gambetta est un quartier labyrinthe peuplé de prolétaires bercés par la culture diwan. Tradition perpétuée à travers les âges par communauté de noires, quoique minoritaire, mais très attachée aux rites du soufisme », constate t-il. Au théâtre régional de Sidi Bel Abbès, le réalisateur accumule témoignages et interviews de comédiens et metteurs en scène ayant côtoyé celui qui interpréta Kaddour le blindé, monologue jouée pour la première fois en 1984 au restaurant universitaire d'Amirouche, à Alger. Et c'est avec la même fraîcheur d'il y'a vingt ans que H'mida foule les tréteaux du théâtre de Sidi Bel Abbès pour interpréter de nouveau un personnage qui ne semble pas désarmer. “Les tendances de l'Art Contemporain”, coproduction parrainée par la Conférence Permanente de l'Audiovisuel Méditerranéen (COPEAM), en coopération avec l'Union de Radiodiffusion des Etats Arabes (ASBU), se consacre à une personnalité reconnue du monde artistique qui exprime la culture de son propre pays, visant à la connaissance réciproque et au dialogue entres les pays arabes et méditerranéens. C'est une coproductions qui vise aussi la création d'un langage TV complexe et ouvert, capable de « fédérer et de valoriser les différences et les similarités entre les pays européens et les pays arabes ». Les télévisions tunisienne (ERTT), grecque (ERT), algérienne (ENTV), italienne (RAI), égyptienne (ERTU), française (France 3 CORSE), syrienne (ORTAS), libanaise (Chaîne Al-Manar), marocaine (TVM), soudanaise et espagnol (TVE) y sont associées. Ainsi, la Rai a consacré son documentaire au journaliste et écrivain Dario Fo, France 3 Corse à l'artiste Ange Leccia (vidéaste) et la Chaîne Al-Manar à une dame libanaise qui vient en aide aux pauvres, dans un documentaire intitulé Rabab El Sader. RTM (Maroc) expose, de son coté, le parcours de Nawal El Moutawakel, première femme originaire d'un pays musulman à remporter une médaille olympique et la première athlète marocaine,hommes et femmes confondus, à obtenir l'or. Les réalisateurs engagés dans ce projet devront achever leur travail avant la fin du mois. Selon Bouzid Ould Hocine, la projection du documentaire réalisé à Sidi Bel Abbès est prévue après le mois de carême.