Film n «Mohamed Racim l'Algérien» est le titre d'un nouveau documentaire du réalisateur Rabah Laâradji, projeté, hier, en avant-première à la salle Ibn Zeydoun. Projeté dans le cadre de «Alger, capitale de la culture arabe 2007», ce documentaire, qui se veut un hommage à Mohamed Racim, retrace le parcours et l'œuvre de cette figure d'exception et met en lumière la ville d'El Bahdja, admirablement restituée dans les œuvres et les créations de l'artiste, qui a vu le jour dans sa Casbah et grandi parmi ses habitants. Le réalisateur, reconnu pour le sérieux et la pertinence de ses œuvres, ne s'est pas limité à une approche artistique et humaine de l'artiste, s'attachant, avec le professionnalisme qui est le sien, à donner une image exhaustive et fidèle de la vie et de l'exceptionnel talent de l'artiste. Le documentaire est un voyage passionnant dans le monde de l'art, harmonieusement illustré de photographies, de tableaux et de scènes du vécu de Mohamed Racim. Le réalisateur Rabah Laâradji a su, avec brio, retracer les étapes marquantes du parcours de Mohamed Racim qui a consacré sa vie à la préservation et à la modernisation de l'art de la miniature et de l'enluminure, apportant une touche d'exception à cet art séculaire. A travers cette œuvre artistique, le réalisateur a tenté de cerner la personnalité de l'artiste à travers ses dimensions culturelle, politique et sociale en faisant la corrélation entre le tableau et son message religieux, culturel, ou social. Sont dépeints ainsi les aspects du quotidien d'El-Bahdja à l'époque coloniale, avec un accent particulier mis sur l'art, les métiers et l'architecture des maisons algériennes qui figurent dans les tableaux de l'artiste qui a voulu mettre en évidence l'authenticité de l'art algérien. Dans ses œuvres, Racim a reproduit tous les événements qu'a traversés son pays sous l'occupation, tel celui relatif à la flotte qui a défendu l'Algérie contre toutes les forces ennemies et plusieurs personnalités historiques tels l'Emir Abdelkader et les frères Aroudj. Le documentaire passe d'une étape à une autre et est marqué tantôt par l'image vivante tantôt par les images d'archives. Cette production met en exergue les créations d'un artiste dont l'inspiration provient de son environnement, ses voyages, ses déplacements et les pionniers du mouvement de l'art plastique moderne, notamment en France et en Espagne. Sa passion pour la recherche, la découverte ainsi que sa connaissance approfondie de la miniature dans d'autres pays tels que l'Iran, l'Inde et la Mongolie ont été particulièrement mises en relief dans ce film documentaire. Le réalisateur a également fait un choix judicieux de la musique classique et des chansons qui ont accompagné les séquences du documentaire, telle la voix du défunt Hadj Mrizek qui accompagne harmonieusement les séquences d'Alger .