La ministre a invité les partenaires sociaux et la société dans son ensemble à l'assister dans son combat contre la médiocrité dans le secteur de l'éducation. La réforme du système éducatif est une question nationale qui concerne plusieurs secteurs et surtout toute la société. Débattre de l'école est un bon signe. C'est ce qu'ont relevé hier les participants à la journée parlementaire portant sur les programmes pédagogiques organisée par la commission de l'éducation à l'APN. Des universitaires et experts algériens, des syndicalistes du secteur, des enseignants et des parlementaires ont pris part à cette rencontre. Un espace qui a permis à la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, d'apporter un démenti catégorique, preuves à l'appui, à ceux qui doutent de son engagement pour rehausser l'école à la place qui lui revient de droit et qui l'accusent d'avoir sollicité des étrangers — plus précisément des experts français — pour l'élaboration d'un nouveau programme scolaire. Les membres de la commission chargée de mettre en œuvre les programmes de deuxième génération étaient présents dans la salle et se sont relayés pour expliquer ce qui changera dans les programmes scolaires, notamment pour les deux premiers paliers (1re et 2e années primaires et 1re année moyenne). «Beaucoup de choses ont été dites sur la composante et le rôle de la commission des programmes. Certains ont véhiculé des rumeurs infondées en disant que les membres de la commission sont tous des étrangers. Aujourd'hui, ces experts sont venus rendre compte aux représentants du peuple de leur travail. Et ce sont tous des experts algériens», assène Mme Benghebrit qui précise que la commission est composée de groupes spécialisés par discipline. La ministre a invité les partenaires sociaux et la société dans son ensemble à l'assister dans son combat contre la médiocrité dans le secteur de l'éducation, tant au niveau de la gestion que de l'action des enseignants. Selon la ministre, la situation est très complexe, d'où la conjugaison des efforts afin d'aboutir à une école de qualité. «Notre but, aujourd'hui, est de militer ensemble contre la médiocrité et pour l'amélioration du système éducatif, pour que nos élèves puissent avoir un bon niveau, de bonnes connaissances et une personnalité épanouie», explique la ministre. Pour concrétiser cet objectif, les moyens humains et matériels existent, mais il faut, de l'avis de Mme Benghebrit, convenir d'un minimum de respect pour construire l'école algérienne par excellence. «Le respect de la loi et la valorisation du travail doivent se traduire par des comportements qui constitueront un acquis pour l'école algérienne», note la ministre, avant de rappeler que «la refonte des programmes scolaires a été dictée par la nécessité de s'adapter au nouveau contexte, aux dispositions des lois de la République et aux nouvelles orientations pédagogiques». La commission nationale des programmes et les groupes de travail chargés des matières ont élaboré, en cinq années (2003-2007) 206 programmes et 206 documents pédagogiques. Les programmes de deuxième génération seront appliqués à partir de cette année pour atteindre, d'ici 2020, le troisième palier. Les experts ont révélé que les programmes actuels ont été confectionnés dans l'urgence et dans un contexte un peu particulier. Il est donc essentiel, selon eux, de les revoir pour combler les lacunes et actualiser certaines données. D'autres intervenants ont mis l'accent sur la flexibilité de la pédagogie et la nécessité de prodiguer systématiquement des formations aux enseignants. Ce qu'appuie Mme Benghebrit en affirmant que l'autre défi qui se pose à son département, après l'amélioration des conditions de scolarisation des élèves, est de promouvoir la situation professionnelle des enseignants et autres personnels du secteur.