« La commission nationale des programmes est composée d'experts algériens », a affirmé, hier, la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, en marge d'une journée parlementaire consacrée aux programmes scolaires organisée par la commission parlementaire de l'éducation, de l'enseignement supérieur et des affaires religieuses. « Beaucoup de choses ont été dites sur cette commission. Elle est accusée de travailler dans la confidentialité et de ne pas avoir une identité algérienne. Cela m'oblige à rétablir la réalité des faits en affirmant en toute transparence que cette instance est composée d'experts algériens siégeant dans des groupes spécialisés par discipline », déclare-t-elle. Elle précisera que les réformes de deuxième génération interviennent notamment pour développer les capacités linguistiques de l'enfant et sa maîtrise des mathématiques entres autres concepts pédagogiques nouveaux et non pour « appliquer des programmes importés ». Benghebrit a interpellé les journalistes sur la nécessité de mettre en exergue « les efforts fournis en ce sens par les experts du domaine, dans l'objectif de lutter contre la médiocrité ». La ministre de l'Education a admis cependant que « la gestion et la bonne gouvernance dans le secteur font défaut ». D'où le besoin de revoir la copie en vue de faire aimer l'école aux enfants, indique-t-elle, en faisant remarquer que les nouvelles réformes sont basées notamment « sur l'algérianité des programmes scolaires ». « A travers la présentation de cette journée parlementaire sur les programmes et sur ce que l'éducation nationale est en train de faire, notre objectif est de montrer à tous, particulièrement aux représentants du peuple, les efforts que l'éducation nationale déploie sur une longue durée. Il y a eu une accumulation d'expériences grâce auxquelles nous pouvons aujourd'hui présenter des améliorations quant au processus de réformes engagé depuis 2003. Il est important pour nous de montrer concrètement quelle est la valeur ajoutée de ces améliorations. Si les nouveaux programmes pour les première et deuxième années primaires et pour la première année de collège seront mis en œuvre pour la rentrée scolaire de septembre 2016, la formation de plus de 500 inspecteurs a démarré en janvier 2015 et dont la charge est justement de pouvoir dispenser cette formation dans tous les établissements scolaires. C'est un travail qui demande du temps, qui ne se fait pas du jour au lendemain. C'est la résultante d'un engagement des fonctionnaires et des experts de l'éducation nationale et dont les principaux bénéficiaires sont nos enfants », confirme-t-elle. Par ailleurs, la ministre de l'Education a souligné qu'il faudrait s'entendre sur un seul principe, celui de bâtir une école de qualité. Seulement cela ne se fait pas uniquement sur la base « de critiques ». Benghebrit a reconnu que les conditions de travail et de scolarité ne sont pas à la hauteur des attentes des enseignants et des élèves. D'où l'importance de relever le défi pour améliorer ces conditions dans le respect des lois de la République et des législations en vigueur. « Le chemin est long et la mission est difficile », reconnaît-elle en appelant d'autres départements ministériels à s'impliquer dans ce processus. Les experts ont affirmé dans leurs interventions que l'enjeu de l'heure, c'est d'abord répondre aux défis nouveaux. Les réformes de deuxième génération s'imposent, dira Abdelaziz Berrah, enseignant à l'école supérieure des enseignants, en faisant remarquer que de nombreux Etats ont procédé à des réformes éducatives en vue d'adapter les programmes aux mutations nouvelles. Pour lui, ces réformes de deuxième génération ne sont pas « un patchwork » mais une construction complète préservant les principes de l'identité nationale. Les programmes constituent l'élément décisif dans le dispositif des réformess. De la qualité de leur conception et de leur rédaction dépend la qualité de l'ensemble des actions en aval qu'elles conditionnent.