Les travailleurs du secteur pétrolier au Koweït observaient, hier, leur deuxième jour de grève, affectant la production de l'émirat qui a chuté de plus de 60%, alors que le gouvernement cherche à recruter de la main-d'œuvre étrangère. «A tous les travailleurs du secteur pétrolier (...), la grève se poursuit», a annoncé leur syndicat dans un tweet. La production pétrolière du Koweït, membre de l'OPEP, a chuté de 3 millions de barils/jour (mbj) à 1,1 mbj, et celle des raffineries de l'émirat a plongé à 520 000 barils par jour (bj), contre 930 000 bj avant la grève. Un porte-parole de la Kuwait National Petroleum Co (KNPC - étatique), Khaled Al Assoussi, a déclaré hier que l'émirat continuait à exporter du brut et des produits pétroliers. Il a ajouté que les trois raffineries du pays tournaient à 55% de leur capacité, conformément à un plan d'urgence de la compagnie. Dimanche, le gouvernement avait qualifié d'«illégale» la grève et appelé à des poursuites judiciaires contre le syndicat. Il avait également demandé à la firme publique Kuwait Petroleum Corp (KPC) de recruter de la main-d'œuvre à l'étranger pour faire fonctionner certaines installations pétrolières du pays. Le syndicat a affirmé que la grève était «un grand succès» et qu'elle était observée par des milliers d'employés. Les grévistes protestent contre des projets du gouvernement visant à réduire des avantages et à baisser les salaires dans le secteur pétrolier. Pour enrayer la baisse drastique des prix du pétrole qui pèse lourdement sur le budget de l'émirat, les autorités ont annoncé ces derniers mois des mesures d'austérité. Parmi elles, la mise en place d'une nouvelle grille de salaires s'appliquant à tous les fonctionnaires, dont les quelque 20 000 employés du secteur pétrolier. Le syndicat avait rejeté, samedi dernier, un appel du ministre koweïtien du Pétrole par intérim, Anas Saleh, à annuler la grève pour envisager une solution négociée de la crise actuelle. La KPC a indiqué dimanche que les stocks d'essence et de produits pétroliers «couvrent les besoins du pays pendant 25 jours» et que les réserves stratégiques «sont suffisantes pour 31 autres jours». Le syndicat conteste aussi des projets de privatisation de certaines activités du secteur pétrolier.