Le nouveau modèle économique promis en mars dernier par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, n'est toujours pas là. L'échéance fixée pour sa présentation arrive à terme et aucun responsable du gouvernement, en particulier l'auteur de l'annonce, n'a soufflé mot sur ce projet devant intervenir pour faire face à la crise économique et financière actuelle. Pourtant Abdelmalek Sellal était affirmatif dans sa déclaration devant les journalistes à l'occasion de l'ouverture de la session de printemps du Parlement, au début du mois de mars dernier. «Un nouveau modèle économique pour la période 2016-2019 est en phase de préparation et d'examen. Il sera présenté et annoncé en avril prochain», avait-il promis. Mais depuis cette date, c'est le silence radio. Il n'y a eu, près de deux mois après, aucune référence à ce plan. Le Premier ministre n'a, à aucun moment, reparlé de ce «nouveau modèle économique». Abdelmalek Sellal se serait-il trompé en faisant cette déclaration ? Y a-t-il un nouveau plan économique en préparation ? En réalité, l'annonce a surpris même au sein du gouvernement. Selon une source proche de l'Exécutif, les ministres, même les plus proches de Abdelmalek Sellal, n'ont pas caché leur étonnement, d'autant que ce «nouveau modèle économique» n'a fait l'objet d'aucune discussion et que ses contours n'ont pas été dessinés. «Certes, une commission composée d'économistes est installée au Premier ministère, mais on ne sait pas sur quoi elle travaille», explique notre source. Depuis cette annonce, ajoute-t-on, aucun département ministériel n'a été sollicité pour donner des propositions ou examiner un document concernant le sujet. «Tous les ministres attendent encore pour voir de quoi il s'agit. Mais il n'y a rien pour l'instant», enchaîne notre source. En tout cas, cette situation est très intrigante. Comment élaborer un nouveau modèle économique censé donner des solutions à la crise qui va en s'aggravant, en l'absence d'un débat au sein du gouvernement ? Peu plausible. Il ne reste qu'une seule explication pour comprendre ce silence sur une promesse officielle. Il s'agit vraisemblablement d'une confusion. Le Premier ministre aurait, peut-être, voulu parler de «l'emprunt obligataire national», lancé officiellement il y a une semaine. Toute la communication du gouvernement a été concentrée sur cet emprunt obligataire afin d'expliquer ses objectifs et ses modalités. Cependant, dans sa déclaration de mars dernier, Abdelmalek Sellal a parlé des deux à la fois : «Nouveau modèle économique en préparation» et «emprunt obligataire avec un taux d'intérêt de 5%». Et cela rend la situation encore plus confuse. L'auteur de l'annonce devrait, au moins, expliquer à l'opinion les raisons qui sont à l'origine du report ou de l'annulation de ce «nouveau modèle économique»…