Tout se déroule comme s'il n'existe aucune règle de fonctionnement ou de gestion d'un centre urbain de cette dimension. La voie publique sert de passage aux piétons et les trottoirs ont été transformés en aires de stationnement, les lieux commerciaux occupés en permanence, aussi bien par les vendeurs à la sauvette que par les propriétaires de magasins et cafés. L'anarchie qui y règne entrave sérieusement la circulation des personnes et des véhicules déjà confrontés au manque chronique d'espaces appropriés, tels les parkings. L'absence d'un marché couvert des fruits et légumes ou de lieux commerciaux aménagés n'a fait qu'aggraver les choses, encourageant la prolifération de vendeurs ambulants de ces produits au niveau des artères principales de la ville. Les pouvoirs publics font comme si de rien n'était, observant un silence étrange sur une situation pour le moins désastreuse autant pour la sécurité des personnes que pour l'image de marque du chef-lieu de wilaya. Dans ce décor, les motocyclistes ajoutent leur « numéro » spécial en encombrant la voie publique et en perturbant le trafic routier. Plus grave encore, ces moyens de transport sont utilisés souvent par des malfaiteurs pour les agressions et les vols de portables et de bijoux. Le phénomène tend à prendre des proportions alarmantes, compte tenu du nombre important d'attaques commises à l'aide de ces motos. Il ne se passe pas un jour sans que l'on signale des actes de cette nature, notamment devant l'université, le lycée Bounaâma, les commerces et les lieux publics. Les femmes et les jeunes filles sont particulièrement ciblées par les bandits armés de couteaux et d'épées et qui agissent, le plus souvent, en plein jour. A deux par moto, ils sillonnent la vile à la recherche de leur proie, ce qui a poussé nombre de victimes à porter le hidjab pour cacher leurs téléphones portables et leurs bijoux. Les hommes ne sont pas en reste, puisqu'ils évitent, eux aussi, d'utiliser leurs appareils de téléphoniques en public de peur d'être agressés et délestés de leurs biens. Les passants ne sont donc pas libres de leur mouvement et sont soumis continuellement à une pression terrible lorsqu'ils circulent au centre-ville ou dans ses quartiers périphériques, tellement le danger est partout et là ou l'on s'attend le moins. La police a, certes, mobilisé tous ses effectifs pour la sécurité des personnes et des biens durant le Ramadhan, mais les agressions du genre persistent ici et là. Dans une wilaya de l'extrême ouest du pays, on a carrément interdit la circulation à deux sur les motos afin de prévenir ces actes criminels. Les résultats seraient très encourageants, si l'on se réfère aux échos qui nous sont parvenus de cette région. Alors pourquoi ne pas étendre ce dispositif à la wilaya de Chlef où les mobylettes foisonnent avec toutes les conséquences qui en découlent ?