Comment oublier ce mois finissant en sachant que c'est lui qui a fait fuir sa femme ? C'est en gros la problématique de Chaâbane pour la dernière semaine qui reste avant que les choses ne reprennent une tournure normale. Ou le contraire. Convaincu que Sheila va rentrer au pays, comme toutes les forces vives de la nation, suivant en ce sens l'un des célèbres discours du président, Chaâbane a repris un peu d'espoir. Chaâbane est sorti, mais, ruiné, n'a acheté qu'un journal dans lequel il a appris que les retraités n'étaient pas contents, que le fils de Ali Benhadj était monté au maquis et que le président de la République avait convoqué tous ses ministres. Pour Chaâbane, il n'y a aucun rapport entre les trois événements, à part qu'ils se sont tous déroulés dans le même endroit, un pays si difficile à vivre. Mais pour Laïd, rencontré par hasard autour d'un stand de yaourts, si le fils de Ali Benhadj n'était pas monté au maquis, il aurait fini comme un vieux retraité avec une pension misérable. C'est sûrement pour cette raison que le président a reçu ses ministres, afin de trouver des solutions pour empêcher que les jeunes ne finissent pauvres avec l'âge. La solution ? Elle est déjà en cours. Monter au maquis et en redescendre tous les ans pour toucher une indemnité. Avec ce détournement de statistiques, du fait que ni les terroristes ni les repentis ne sont considérés comme des chômeurs. Mais avec ce problème au centre, si pour le président les terroristes repentis doivent être réintégrés dans leurs postes d'origine, que faire d'un terroriste qui était déjà terroriste ? Le réintégrer dans son ancien poste de terroriste ? C'est probablement pour régler les derniers détails d'une réconciliation finissante que le président a convoqué ses employés directs. Après, ils ont certainement dû aller manger. Justement, pour Chaâbane, c'est l'heure. Saha ftoro.