Même si des investigations médicales et scientifiques n'ont jamais été réalisées pour établir le lien entre les rejets toxiques (gazeux solides et liquides) d'Alzinc et l'état désastreux de l'environnement, Ghazaouet est classée zone fortement polluée par le cadastre national des déchets spéciaux et par le plan d'aménagement côtier et les différentes maladies qui se répandent dans la région. Les citoyens tiennent pour responsable de ce désastre sanitaire et écologique l'entreprise de zinc. D'ailleurs, l'on s'interroge souvent pourquoi jamais une enquête environnementale à l'effet d'évaluer l'impact de cette pollution sur la santé publique n'a été effectuée. Que se cache-t-il derrière cette volonté de dissimuler les effets de cette pollution ? La vérité est-elle si cruelle qu'il ne faut pas la dire ? Autant de questions auxquelles seules des études médicales pourraient apporter une réponse. Depuis un demi-siècle, la pollution générée par ce mastodonte pèse lourdement sur la nature et la santé humaine sans que cela semble inquiéter outre mesure ceux qui ont la charge de veiller à la protection de l'environnement. De l'avis de tous les écologistes, «la lutte contre la pollution à Ghazaouet doit constituer une priorité». Personne ne peut nier que la fréquence alarmante de certaines maladies, autrefois rares, (cancer du poumon, leucémie, asthme, myopie, infarctus du myocarde, fragilité des os et fractures et autres maladies allergiques) a un rapport avec cette pollution. C'est dans cette perspective que l'APC, forte de l'appui des associations et des citoyens soucieux de l'environnement, a finalement décidé de se pencher sérieusement sur ce problème dont les conséquences sont préjudiciables, voire dramatiques, pour la santé humaine. A cet effet, une commission extra-municipale, composée d'élus, de citoyens engagés pour l'environnement et de médecins, s'est constituée pour rouvrir le dossier du transfert des 450 000 tonnes de résidus solides générés par Alzinc depuis sa mise en exploitation en 1975. Pour rappel, cette montagne de déchets solides toxiques située sur une falaise surplombant la mer à l'entrée ouest de la ville représente, depuis un demi-siècle, une source de pollution considérable pour la santé et l'environnement. Cette boue toxique, cumulée depuis plus de quatre décennies, devait être prise en charge par le centre fictif de stockage de déchets dangereux dont on parle depuis 2005 mais qui n'a jamais vu le jour. En 2005, le ministre de l'Environnement avait annoncé que les 450 000 tonnes de résidus seront transférées vers un site sécurisé. Par la même occasion, il avait insisté sur la nécessité d'achever le Centre d'enfouissement technique (CET) afin de préserver les milieux marins et naturels de la région. Malheureusement, ce fameux centre de stockage de déchets dangereux (nouvelle appellation) est toujours à l'état d'une simple étude qui, vraisemblablement, traîne quelque part dans un tiroir. L'étude en question n'a été réalisée qu'en 2014 par un bureau d'études canadien. Le choix du site, une ancienne carrière d'argile abandonnée à Mezaourou, a été précédé d'une étude d'impact sur l'environnement qui s'est avérée favorable pour l'implantation de cette infrastructure environnementale hautement sécurisée. Il s'agit d'une décharge conçue pour le stockage de déchets ultimes, en minimisant les risques de pollution ou de contamination de l'environnement. Cependant, les habitants du village se sont opposés à ce projet. Ils justifient leur position en mettant en exergue la situation environnementale à Ghazaouet et les dégâts sanitaires qui en découlent. De ce fait, en attendant qu'une solution soit trouvée pour débarrasser la ville de ce poison extrêmement nocif pour la santé, les poussières qui s'élèvent de cet endroit sinistre, où il n'existe pas le moindre signe de vie, confirmation du degré de toxicité très élevé, continuent de menacer la santé des habitants. Il est vrai que la prise de conscience écologique des élus ne fait que commencer pour se donner tous les moyens nécessaires afin de débarrasser la ville de cette plaie hideuse.