Ahmed Ouyahia, le nouveau secrétaire général du RND, a rendu hier, à la clôture des travaux du congrès extraordinaire du parti, un vibrant hommage à Sidi Saïd, patron de l'UGTA et son «fidèle ami», présent à cet événement, et à Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la nation et personnalité ayant assuré la gestion du parti dans les moments difficiles. Ouyahia a également remercié Belkacem Mellah, son concurrent et, pour certains, son «lièvre» du fait qu'il a contraint les congressistes à aller vers le vote à bulletins secrets. Néanmoins, le grand vainqueur de ces assises demeure Ahmed Ouyahia dès lors qu'il a opéré une sorte de «toilettage» dans les rangs du parti. En promettant de mettre fin à la dictature de la minorité, Ouyahia a joint l'acte à la parole, il a réussi à écarter ses adversaires du conseil national. Effectivement, plusieurs poids lourds du RND ont perdu leur siège au sein de cette instance, à l'image de Cherif Rahmani, Mohamed Betchine, Aboubakr Benbouzid et Belkacem Mellah. Ces anciens ministres n'ont été ni élus ni récupérés par Ouyahia qui dispose, selon des statuts du parti, de la prérogative de désigner une dizaine des 421 membres du conseil national. Les travaux du congrès extraordinaire — qui s'est transformé en un congrès ordinaire, donc le cinquième du genre — ont pris fin hier à l'hôtel El Aurassi par l'adoption de cinq résolutions notamment organique, politique, économique et sociale et une résolution relative au programme d'action du parti. Sur le plan politique, Ouyahia a réitéré son appui et le soutien inconditionnel du RND au président Bouteflika ; d'ailleurs, une motion à part lui a été réservée. Dans son intervention, le patron du RND a exprimé sa fierté de faire partie de la majorité au pouvoir ; de ce fait le RND compte désormais, dit-il, «jouer pleinement son rôle au gouvernement et au niveau des institutions élues». «Les règles démocratiques consacrent l'existence d'une majorité et d'une opposition. Chez certains, c'est devenu un complexe d'être un parti au pouvoir. Le RND n'est pas dans l'opposition et nous assumons cette position avec fierté», a-t-il asséné, en se vantant de n'avoir jamais milité dans un autre parti : «Je me suis toujours mis entièrement au service de l'Etat et du système.» Ce jeudi, à l'ouverture des travaux du congrès, Ouyahia avait tendu la main à l'opposition, alors qu'hier, à la clôture, il a fustigé certains partis de l'opposition qu'il accuse de faire dans «la pure agitation» et «des tours de clown» sans pour autant présenter d'alternative. Ouyahia cite l'exemple de la loi de finances 2016 et s'est réjoui que le RND ait adopté ce texte que l'opposition a rejeté «en faisant croire aux citoyens qu'elle allait les affamer sans pour autant présenter d'alternative. Ces partis ont fait de la pure agitation et des tours de clown». Et de préciser que l'approbation par les députés du RND de la loi de finances 2016 s'est faite par «conviction et engagement». Sur le plan économique, le congrès a soutenu que la crise du marché des hydrocarbures est en mesure de provoquer un «sursaut salvateur» grâce à une réforme des mentalités. A ce sujet, les congressistes ont adopté une résolution qui plaide pour «l'ouverture du capital des petites et moyennes entreprises publiques au capital privé national de sorte à leur offrir un nouvel élan et permettre à l'Etat de concentrer ses efforts sur les entreprises économiques publiques stratégiques». La résolution appelle à la généralisation des procédures de la finance islamique aux banques locales, mais aussi à plus de flexibilité dans la législation du travail et également à l'allongement de l'âge de la retraite en concordance avec le prolongement de l'espérance de vie de la population.