Abderrahmane Belayat, chef du clan anti-Saadani, est tombé dans un traquenard et a failli être lynché, lors de son passage à Bou Saâda, jeudi après-midi. Dans les conflits politiques, ce genre d'événement — agressions verbales, physiques ou par un doberman, matraquage, caillassage — a fini par faire partie des mœurs au sein du FLN post-indépendance. Selon des témoins occulaires, une cinquantaine de personnes réparties dans des voitures particuliéres et un minibus, formant une procession, ont intercepté la voiture de Belayat qui venait de sortir de chez un de ses partisans de Bou Saâda et se dirigeait vers la sortie de la ville en direction d'Alger. C'est à ce moment-là que le cortège s'est arrêté brutalement et les occupants des véhicules ont pris à partie Belayat et son compagnon, Khaled Makid, brisant le pare-brise, les rétroviseurs et défonçant les quatre portières de la voiture. Du fait de cet acharnement et les coups portés au véhicule, Belayat a été blessé au visage, nous dit-on. Cette bande hystérique armée de gourdins assaillaient sans répit la voiture, tout en lâchant des chiens féroces contre Belayat, l'insultant avec véhémence et en scandant «Longue vie à Saadani, le secrétaire général du FLN». Belayat et son compagnon n'ont dû leur salut qu'à l'intervention de la police de la daïra de Bou Saâda. Si les victimes n'avaient aucune connaissance des agresseurs, ils devinaient qui étaient les commanditaires de cette nouvelle pratique de la chose politique : des membres de la mouhafadha du FLN de Bou Saâda.