Le président de Talaie El Houriat, Ali Benflis, a reçu, hier au siège de son parti à Alger, l'ambassadeur de France à Alger, Bernard Emié. Précisant qu'il l'a reçu à sa «demande», Ali Benflis a souligné dans un communiqué rendu public que cette rencontre avec l'ambassadeur de France a porté sur l'état des relations algéro-françaises et les perspectives de leur développement. Ainsi, au cours de cette audience, M. Benflis dit avoir exprimé «le souhait que soit poursuivi l'effort de développement et de diversification de ces relations sur la base de l'équilibre des intérêts des partenaires et du respect mutuel». Sur les plans politique et économique, le président de Talaie El Houriat dit ne voir aucune autre solution possible à la crise dans laquelle patauge le pays qu'une transition démocratique telle que demandée par la plupart des partis de l'opposition. Il se dit convaincu qu'«une transition démocratique pacifique, consensuelle, graduelle, demeure la voie indiquée pour sortir de l'impasse actuelle». Ali Benflis et Bernard Emié ont échangé, comme le précise le communiqué, leurs vues sur la situation politique et sécuritaire prévalant dans la région sahélo-maghrébine. Pour Ali Benflis, il clair que la gravité de la menace terroriste exige une coopération renforcée entre les Etats de la région pour y faire face de manière coordonnée et organisée. Autre sujet abordé par les deux hommes : la crise libyenne. Ali Benflis a commencé par rappeler les résolutions adoptées par le comité central de son parti. Ainsi, pour Benflis, «la crise libyenne doit être réglée par le dialogue pacifique inclusif entre les Libyens eux-mêmes, sans ingérence ni intervention étrangère». Ce qui est valable en Libye est aussi, estime-t-il, valable pour la Syrie, déchirée par une guerre qui dure depuis près de 5 ans. «La même démarche est valable pour une solution à la crise syrienne pour peu que dans le dialogue intersyrien soient prises en considération les aspirations légitimes du peuple syrien à la démocratie», a soutenu Ali Benflis, qui a également rappelé l'attachement de son parti à la cause palestinienne et au droit légitime du peuple sahraoui à l'autodétermination. Et de souligner «le devoir des membres permanents du Conseil de sécurité de faire prévaloir la légalité internationale pour rendre justice aux peuples palestinien et sahraoui». La rencontre entre Ali Benflis et l'ambassadeur de France à Alger intervient quelques jours après la nouvelle brouille entre Alger et Paris à cause de propos recueillis par certains médias sur de prétendues déclarations de M. Emié à Tizi Ouzou sur le taux important de visas accordés aux populations de Kabylie. Des propos qui ont fait réagir le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, avant qu'ils soient démentis par l'ambassadeur de France.