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La route du « shit » de Maghnia à Témara
Publié dans El Watan le 16 - 10 - 2006

Dans cette région du nord du royaume, près de 80 000 hectares produisent annuellement 100 000 tonnes de kif brut, engendrant près de 2 milliards de dollars de revenus, tous les ans. Un business qui se fait avec la bénédiction des saints du trône et de leurs sbires, bien entendu.
Des superficies verdâtres s'étalent à l'infini. Au milieu des champs, un nombre incalculable de hangars de stockage, des ateliers de fabrication de différentes variétés de zetla, du double zéro à la gabba, comme on dit ici (traduisez mauvaise qualité) Les lieux du seigneur sont inviolables ; il est plus facile d'aller en touriste sur la lune que de pénétrer à l'intérieur de ce site industriel à ciel ouvert. Sur les abords de la route, des bambins, des femmes aux tatouages bien visibles proposent de petites plaquettes de résine de cannabis à des prix concurrentiels. Des petites quantités comme échantillon à d'éventuels commandes. Mais le gros trafic des narcotiques ne s'échafaude pas sur les trottoirs. ` Témara, l'antre du diable où l'on risque de vous fourguer de la drogue et vous dénoncer aux barrages douaniers et de la gendarmerie royale, deux kilomètres plus loin. Et c'est toute une spirale qui s'enclenche autour de vous. Une véritable pieuvre qui vous étouffe avec ses tentacules. « Imaginez bien que si la culture du kif est permise, le trafic est une autre histoire, c'est comme cela, tout est affaire de barons et d'argent et donc de la complicité à tous les niveaux », affirme Zoubir, un confrère marocain. La production de Témara, bien gérée par un réseau, prend inéluctablement deux destinations : l'Espagne et l'Algérie. Des véhicules, qui s'approvisionnent selon un programme bien défini, sortent des plantations avec en moyenne 2 quintaux chacun, comme on sort d'une huilerie ou d'une cimenterie. Une fois le droit de passage payé, les véhicules avalent l'asphalte tranquillement en direction, en ce qui nous concerne, d'Oujda, capitale de l'Oriental et porte privilégiée sur cette Algérie généreuse. Et c'est là que la pègre négocie : qualité, quantité, prix, date de passage… Et comme la frontière est poreuse, la traversée s'effectue après que « le laissez-passer est obtenu ».
COMPLICITES À TOUS LES NIVEAUX
Et bien entendu, sur ce tracé frontalier, tout s'obtient avec de l'argent. La marchandise, qui est convoyée de nuit ou à l'aube, généralement à dos d'âne, jamais à bord de véhicules à moteur, est acheminée à la limite de l'escorte officielle jusqu'aux entrepôts des villages avoisinants de Maghnia, de Marsat Ben M'hidi, Souani, Sebdou… Le convoyage de la drogue vers la ville d'Oran, Alger, l'Est et le Sud s'effectue d'une manière étudiée. « Ecoutez, monsieur, personne n'est dupe, les trafiquants achètent la route pour faire passer leur poison. » Et même si cette information n'est pas exclusive pour nous en ce sens, qu'à Maghnia et ses environs, on sait que les complicités sont à tous les niveaux de responsabilité, le jeune Abdallah, contrebandier en carburant nous défie « Pointez vous chaque matin devant la poste, et vous verrez que des militaires font des versements quotidiens dans leurs comptes. D'où provient cet argent, hein ? Vous le savez aussi bien que moi. Vous savez aussi, que pour être muté à Maghnia, des responsables payent, c'est un véritable Eldorado. » Dans cette région de l'extrême Ouest, des jeunes parlent de complicité, d'impunité, mais de règlements de comptes, aussi. Ils ne manquent pas de nous rappeler le coup monté, fomenté par un commissaire de police, deux officiers, et un agent (aujourd'hui écroué) pour sacrifier un jeune au-dessus de tout soupçon dans le seul but de régler des comptes à un autre clan (information rapportée par El Watan). L'affaire est toujours en instruction. « Ici, nous sommes tous en situation de sursis, le pouvoir de l'argent peut nous broyer en un clin d'œil. Le plus grave dans l'affaire des policiers détenus est la grande question : qui a ramené 3 quintaux de drogue et les a déposés près du domicile de pauvre jeune ? On n'a pas besoin d'être clerc pour savoir que les policiers ont passé un pacte avec le diable. » L'affaire est toujours d'actualité à Maghnia. Quant aux barons, les vrais, ceux qui font et défont les lois locales, ceux-là, on ne les voit pas. L'ostentation vient de leurs proches, mais bon… Des personnes recherchées par la justice pour leur implication dans des affaires de drogue circulent en toute liberté dans cette partie du pays, grâce au pouvoir de l'argent, elles assurent leur protection et, et c'est le plus grave, elles détruisent ceux qui osent contester cet ordre établi.


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