La fermeture des frontières avec l'Algérie a réduit ce commerce mortel pour notre pays et salvateur pour les sujets du roi. Véritablement mis à mal par les critiques formulées par le monde entier à propos de la culture du cannabis érigée en... culture au royaume marocain, celui-ci fait mine de la combattre sans toutefois trop insister. Ce secteur d'activité criminelle constitue en effet une source de revenus pour des centaines de milliers de sujets marocains dont la disparition pourrait générer des troubles sociaux et sécuritaires aux conséquences tout simplement incommensurables pour la stabilité du trône de Mohammed VI. Ainsi donc, des sources proches des autorités marocaines ont indiqué, à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre la toxicomanie, que la superficie des terres cultivées en cannabis au Maroc aurait diminué de 10% l´année dernière, passant de 134.000 hectares en 2003 à 120.500 hectares en 2004. Quand bien même l'information serait vraie, il ne fait aucun doute qu'elle confirme avant tout que pas moins de 120.000 hectares de surfaces agricoles sont dédiées quasi officiellement à la culture du cannabis, pourtant combattue partout dans le monde. Cela place de facto le Maroc dans l'oeil du cyclone, alors qu'il est déjà dans une position très inconfortable vis-à-vis de la poursuite de sa politique colonialiste au Sahara occidental alors qu'elle est, elle aussi, dénoncée par la planète entière, à commencer par le Conseil de sécurité de l'ONU. Cette instance internationale, dans son dernier rapport, souligne que «la culture du cannabis reste la principale activité agricole dans les régions montagneuses du nord du Maroc, selon un rapport de l'Organisation des Nations unies contre le crime et la drogue (Onudc), alors que plus de 30 tonnes de résine de cannabis ont été saisies durant les quatre premiers mois de l'année 2005». Le rapport 2004 de l'Onudc, qui souligne l'inquiétante persistance de la culture du cannabis dans les régions du nord-est du Maroc, relève en outre que la production de drogue marocaine rapporte plus de 13 milliards de dollars aux trafiquants sur le marché européen. La culture du cannabis, qui sert grandement les intérêts du trône puisqu'elle assure un revenu important à des centaines de milliers de sujets en y garantissant une stabilité sociale que le Makhzen n'est pas en état de garantir sans cela, cette source proche du ministère marocain de l'Intérieur ajoute que la baisse la plus importante, qui est de l'ordre de 54%, a été enregistrée dans la province d´Al Hoceïma, une région pauvre et enclavée du Nord marocain. C'est ce que confirme également Khalid Zerouali, directeur de la migration et de la surveillance des frontières au ministère de l´Intérieur, dans des propos rapportés par l´agence officielle de presse marocaine MAP. Ces chiffres, ajoute-t-on, sont tirés des résultats d´une enquête menée en 2004 conjointement par le gouvernement marocain et l´Office de l´ONU contre la drogue et le crime (Onudc), ajoute l´agence marocaine. Cela confirme, dès lors, que le Maroc est bel et bien dans le collimateur des instances onusiennes à cause du poison qu'il diffuse impunément dans le monde entier. Le Maroc, tentant désespérément de faire accroire qu'il mène des actions efficaces en matière de lutte contre ce trafic à très grande échelle, tente ainsi de faire admettre à la communauté mondiale que «la réduction de 10% des terres cultivées en cannabis au cours de 2004 (serait) un succès dû aux mesures d´accompagnement visant la maîtrise des réseaux de trafic et l´éradication de cette culture». La preuve que ce genre d'affirmations ne reposent sur aucun fondement logique réside bien dans le fait qu'une étude similaire publiée en décembre 2003 avait indiqué que les cultivateurs ne tiraient du trafic de cannabis que 214 millions de dollars par an alors que le chiffre d´affaires généré par cette production sur le marché mondial s´était élevé à 12 milliards de dollars. La production globale en 2003 avait été estimée à 47.400 tonnes de cannabis dont ont été tirées 3080 tonnes de résine (haschisch), commercialisée pour l´essentiel en Europe. Le Maroc s'adonne ainsi à une véritable industrie en tentant de faire admettre à la communauté mondiale qu'il n'en profiterait pas autant que les grands dealers qui rachètent sa production. Zerouali touche quand même une vérité du doigt en soulignant que «la répression ne peut à elle seule résoudre le problème de la culture du cannabis». Selon lui, et comme chacun le sait, «il est important de développer des moyens de substitution à cette culture dont vivent 96.600 familles». Pour rappel, le cannabis est cultivé depuis le XVe siècle dans le Rif central, une chaîne montagneuse qui surplombe la côte méditerranéenne du Maroc. Au regard des énormes bénéfices qui profitent à ses «adeptes», il s´est étendu durant les vingt dernières années jusqu´à des terres de la côte atlantique au nord-ouest du pays.