B ien écrit et la trame bien élaborée, l'auteur mène le lecteur dans le monde du surnaturel. Le roman de 240 pages est construit autour des croyances, des capacités d'un garçon, Aïssa, qui parle à sa naissance et qui a des capacités de guérisseur. Ce roman est un véritable travail mené en profondeur de la société algérienne, décortiquant plusieurs thèmes : situation difficile des handicapés, cupidité, exploitation de la femme, fléaux sociaux, pollution. Le lecteur suit les pérégrinations des personnages en Kabylie et au M'zab. Des dunes jaunâtres du Sahara aux montagnes verdoyantes de Kabylie, l'auteur a tissé une magnifique histoire qui emmène le lecteur vers un monde commun, dureté et douceur de la vie que cela soit au Nord ou au Sud. Le tout est emballé dans de passionnantes révélations du journaliste, personnage principal. Le prodigieux et nain Aïssa, autour duquel tourne l'histoire, voit grand, en mettant à profit sa minuscule taille et sa remarquable élocution pour faire et défaire des mondes, construire et détruire des vies. Au vu des détails et des dialogues entre les personnages, il apparaît évident que Tarik Aït Menguellet est bien introduit dans le monde des guérisseurs. Dans la réalité, ces derniers voient défiler devant eux des gens de tous les rangs sociaux, des universitaires compris, à la recherche de remèdes et de soulagements. Des histoires invraisemblables et auxquelles des gens continuent à croire. Tarik Aït Menguellet, la quarantaine, et qui travaille dans la communication, entre par la grande porte dans l'écriture. Edité par les éditions Passerelles, Le petit prodige est tiré à 2000 exemplaires. Un beau roman, un tantinet philosophique, mais avec beaucoup de réalisme et de pédagogie. A lire ! Tarik Aït Menguellet. Le petit prodige. Passerelles Editions. 240 pages. 500 DA