Paru tout récemment aux éditions Passerelles, Le petit prodige est le premier roman de Tarik Aït Menguellet. Les chimères que draine Le Petit prodige immergent le lecteur dans un monde auquel l'inconscient humain voudrait croire ou pas. Quand magie, spiritualité, actualités, dons et capacités surnaturelles se conjuguent chez Tarik Aït Menguellet, cela donne un roman à sensation qui émoustille et taquine certaines pratiques pourtant très répandues à travers le monde. D'après le compte rendu d'un journaliste, la trame du roman prend forme. Les faits se déroulent principalement en Kabylie et vagabondent un peu vers le sud notamment à Ghardaia. C'est en effet dans la terre des hommes libres que Aissa voit le jour. Ce dernier parle à sa naissance tout comme jésus. Un nom qu'a choisi de donner Tarik Aït Menguellet à son Petit prodige. En plus de la parlotte que ce dernier maîtrise dès sa naissance, il est aussi guérisseur. L'histoire romancée de Tarik A.M. n'est que le fruit de son abondante imagination, pourtant, des faits bien réels l'ont inspiré à écrire cette histoire. «Je parle beaucoup de faits réels dans le livre. Quand j'évoque les séances chez les guérisseurs, c'est quelque chose que j'ai réellement vécu. Je suis entré dans leur monde, j'ai vu comment ils pratiquaient leur magie… Raqi, Taleb ou autres, pour moi, il n' y a que ces dénominations qui les différencient», nous a-t-il confié lors de la vente-dédicace qu'il a donnée récemment à la librairie générale d'El Biar à Alger. Bien que dans son livre Tarik A.M. ne soit pas catégorique en évoquant le thème des guérisseurs, il n'en est pas plus convaincu. «Tout le monde a le droit d'avoir son opinion sur ce sujet-là, pour ma part, c'est une chose à laquelle je ne crois pas…» Plus loin dans le livre, Tarik A.M. évoque des histoires réelles beaucoup plus incroyables et invraisemblables auxquelles «les gens croient et dépassent même le simple fait d'y croire puisqu'ils se rendent dans des endroits incroyables les yeux fermés», a-t-il fait savoir. Des histoires bien curieuses que le lecteur découvrira à travers les 240 pages du livre. Le roman de Tarik A.M. est aussi nourri de l'actualité socioéconomique, politique et culturelle brûlante. Il aborde son roman avec la lucidité réelle du quotidien, tantôt positive et tantôt négative de n'importe quel algérien, qu'il soit jeune ou d'un certain âge. Spiritualité ou anti spirituel, croyance ou divagation, ce livre, à lire avec attention, répondra à cette question. Artiste pluriel Questionné sur le fait de ne pas écrire en tamazight, Tarik A.M. nous dira que du français, il s'est rapproché par la littérature en lisant, mais que le tamazight était et reste sa langue maternelle. «C'est tout naturellement que je me suis mis à écrire en français. La pertinence de la question d'écrire en tamazight ne m'a pas frappé. Tout comme chanter en tamazight, c'est fait d'une manière naturelle». Fils de Lounis Aït Menguellet, Tarik n'a pas choisi de faire de la littérature, bien que cette passion le suive depuis son enfance. «J'ai toujours écrit depuis mon jeune âge, mais mes écrits sont toujours restés au fond d'un tiroir. Je suis passé ensuite à la musique où en 2012, j'ai enregistré mon premier album, Ddunit (la vie). Je suis ensuite revenu à ma première vocation, l'écriture, en publiant des chroniques dans un quotidien national», nous a fait savoir Tarik. Ce fils de poète a grandi dans un environnement propice à la création et à la beauté des mots. Effet boomerang ou fécondité artistique, Tarik retourne une fois encore à la musique et sortira après le mois sacré de Ramadhan un deuxième opus en kabyle.